En concordance avec le contexte économique mondial, le prochain sommet du Groupe des Vingt (G20) qui se tiendra sous présidence russe, aura comme thèmes la croissance et l'emploi, et a déterminé huit questions prioritaires : trouver un cadre de croissance forte, durable et équilibrée ; l'emploi ; la réforme des structures financières internationales ; le renforcement de la régulation financière ; la durabilité de l'énergie ; le développement ; la promotion du commerce multilatéral ; la lutte contre la corruption. Dans le cadre de la croissance et de la réforme de l'architecture financière internationale, deux nouveaux sujets spéciaux ont été introduits : le financement des investissements et la viabilité de la dette publique des gouvernements.
Dans le cadre d'une croissance forte, durable et équilibrée, les sujets de discussion généraux du Sommet du G20 comprennent les perspectives économiques mondiales, une évaluation mutuelle des politiques macro-économiques des États membres, etc. Cette année, en plus des tâches habituelles du Sommet, l'accent sera mis sur des sujets comme l'évaluation des politiques, en particulier la conception de méthodes quantitatives de politique budgétaire, la fixation de stratégies et d'objectifs financiers à long terme. En outre, le groupe de travail sur le cadre de croissance a pour la première fois introduit un programme d'évaluation de responsabilité, qui permettra de donner des résultats en matière d'évaluation de responsabilité lors du Sommet.
En ce qui concerne la réforme des structures financières internationales, la mise en œuvre de la réforme des quotas au Fonds monétaire international (FMI), expression d'une plus grande équité au sein de cette organisation internationale, a été unanimement approuvée par les pays du G20. Le G20 va donc apporter son soutien à l'achèvement de la réforme de la gouvernance du FMI, et promouvoir l'achèvement avant janvier 2014 de la 15e révision générale des quotes-parts. Mais les Etats-Unis n'ont jusqu'ici pas procédé à la réforme de leurs procédures législatives nationales relatives à la 14e révision des quotas du FMI. Ce problème est devenu un point faible de la diplomatie financière américaine.
En matière d'emploi, ce que le sommet va annoncer s'agissant des progrès de la coopération en matière d'emploi de coopération pourrait se traduire ainsi, entre autres, par la création d'emplois verts et durables.
S'agissant des questions de durabilité de l'énergie, du fait de ses propres avantages naturels sur ce plan, la Russie souhaite renforcer l'attention portée par le G20 aux questions énergétiques, et organiser un certain nombre de discussions et de rencontres. Bien que l'élaboration d'énergies durables et non polluantes soit une orientation future de développement, les effets des négociations pourraient cependant être limités.
Quant aux problèmes relatifs au développement, les sujets de discussion incluront la sécurité alimentaire, le développement des ressources humaines, l'inclusion financière, les investissements dans les infrastructures etc. L'inclusion financière, sur la construction de laquelle la Russie insiste particulièrement comprend notamment l'élaboration d'une accessibilité des services financiers en faveur des femmes, des immigrants et des jeunes. Dans le domaine de la sécurité alimentaire, le G20 pourrait obtenir des progrès substantiels ; ses résultats intermédiaires pourraient inclure la création d'une plate-forme d'agriculture tropicale pour mener à bien, par exemple, des projets de recherche sur le blé.
Dans la lutte contre la corruption, pour faire avancer les aspirations pour une indépendance relative des fonctions de réglementation financières et des institutions financières, la Russie a proposé, dans le cadre du G20, de renforcer la construction d'une agence indépendante anti-corruption. L'initiative témoigne d'une certaine rationalité, mais à cause de différences nationales, sa mise en œuvre rencontre une résistance relativement forte. La lutte contre le blanchiment d'argent et la corruption transnationale a également été un sujet brûlant au cours de l'année écoulée, mais c'est aussi un point sur lequel tous les gouvernements se sont mis d'accord.
Dans le domaine de la régulation financière internationale, le Conseil de Stabilité Financière, établi dans le cadre du G20, joue un rôle de plus en plus important. Le Sommet de Saint-Pétersbourg pourrait d'abord compléter l'idée de l'institutionnalisation du CSF, et proposer aussi de renforcer la supervision des systèmes bancaires parallèles.
Quant aux questions commerciales, elles ne semblent en revanche guère n'être qu'une simple figure de proue. Certes, la « lutte contre le protectionnisme commercial » est apparue presque en tête de la déclaration annuelle, mais les effets sont faibles. Pour les changements globaux dans la structure des échanges et des investissements, la réaction du G20 semble trop lente et un peu décevante.
Le Quotidien du Peuple, Edition Outre-mer (26 août, 2013 01 Edition)