Une travailleuse sociale aide une femme âgée pendant ses loisirs, dans un centre communautaire à Hangzhou, province du Zhejiang. |
Shen Guangyu, diplômé université, ayant obtenu une licence en juillet dans le domaine du social, a confié avoir été épargné de la tâche de recherche d'un emploi, comme de nombreux autres diplômés avec de l'expérience.
Cet été a été décrit comme la pire saison pour la chasse à l'emploi, après que près de 7 millions de diplômés se soient positionnés sur le marché du travail.
«Il est facile de décrocher un emploi pour un occuper un poste important dans le social, il y a de nombreuses possibilités pour nous en ligne», a déclaré Shen, 24 ans, qui vient d'être recruté par une ONG à Chengdu, la capitale de la province du Sichuan.
Ce dernier explique que quasiment chaque jour sur les sites qu'il visite régulièrement, de nouvelles offres sont proposées. Des emplois allant de la reconstruction des communautés dans les zones frappées par le séisme, au travail avec les enfants sans-abri, ou avec les toxicomanes et les personnes âgées.
Shen qui est chargé de fournir un soutien et services aux personnes âgées dans trois communautés, gagne environ 3 000 yuans (364 euros) par mois. «J'aime travailler avec les personnes âgées, et je suis satisfait du salaire, qui est une bonne moyenne pour les diplômés dans le Chengdu», a déclaré le natif de Benxi, la province de Liaoning.
Environ un tiers des trente-trois camarades de classe de Shen de l'Université des minorités du Sud-ouest ont choisi de devenir des travailleurs sociaux, alors que d'autres souhaitent travailler dans les organismes gouvernementaux ou poursuivre leurs études.
Wang Tianzi, a été recruté par l'Hôpital n°6 de l'Université de Beijing, soit deux mois avant qu'elle soit diplômée en juillet, du département social de l'Université des femmes de la capitale.
«Un an avant l'obtention du diplôme, nous pouvons choisir la spécialité qui nous intéresse», a indiqué la jeune femme.
Avec l'aide de son département, elle a pu faire dans un stage dans un hôpital basé sur son enthousiasme envers les personnes souffrant de troubles mentaux.
«Les employeurs qui ont besoin de recruter des travailleurs sociaux doivent« contacter les étudiants, avant l'obtention du diplôme, donc je n'ai pas la moindre démarche à faire pour chercher du travail».
Toutefois, seulement dix des quelque soixante-dix diplômés du département de Wang ont choisi de faire carrière dans le social. «C'est encore un secteur qui n'est pas très convoité et non une carrière bien respectée. Le salaire de départ n'est pas si élevé que ça, et c'est frustrant pour un travailleur social avec dix ans d'expérience de gagner guère plus qu'une jeune recrue».
Un membre de l'Association chinoise des travailleurs sociaux a déclaré que les diplômés universitaires n'étaient pas tentés par le travail dans ce domaine, parce que même dans les grandes villes, ils gagnaient moins par rapport au revenu moyen.
Le salaire mensuel d'un travailleur social dans la capitale est d'environ 3000 yuans, alors que le revenu moyen était d'environ 5 200 yuans l'année dernière, a-t-elle précisé.
Sur le continent chinois, 320 universités et écoles dispensent des cours dans le domaine social, qui forment chaque année près de 10 000 travailleurs sociaux, selon le dernier livre publié récemment par le Social Work Research Center.
Une stratégie nationale vise à former 1,45 million de travailleurs sociaux en 2020, le pays en comptant seulement 300 000 actuellement.
Afin d'attirer plus de talents à travailler dans le milieu social, certains gouvernements locaux, y compris Shenzhen et Shanghai ont mis en place des politiques favorables pour encourager le développement des organisations sociales, et l'attribution de subventions permettant à ces organismes d'offrir des salaires concurrentiels aux travailleurs sociaux.
Pour Peng Zhen, en charge des affaires de l'emploi des étudiants à l'Université de la jeunesse chinoise des sciences politiques, il y a cette année une demande croissante pour les diplômés du social, en particulier chez les employeurs dans le Guangdong.
«Plus d'une vingtaine d'institutions à Guangzhou (la capitale provinciale) et à Shenzhen organisent des salons de recrutement sur notre campus. Certaines offraient jusqu'à 20 postes vacants, la demande est énorme».
En indiquant toutefois, que seulement douze des quatre-vingt étudiants diplômés d'une licence dans le social, acceptaient de démarrer une carrière de travailleur social de première ligne, et les titulaires d'une maîtrise sont encore moins nombreux à choisir ce domaine.
Les diplômés se détournent de cette spécialité, principalement en raison d'un plan de carrière peu séduisant, a-t-il fait remarquer.