Les élections législatives de Guinée se profilent à l'horizon, et les électeurs guinéens pourront se rendre aux urnes dans trois semaines, comme prévu dans le chronogramme électorat, sauf cas de force majeure.
La campagne électorale suit son cours, dans une ambiance certes morose, sur fond d'optimisme mesuré de certains leaders de l'opposition, qui tout en étant engagés dans le processus électoral, émettent des réserves sur les préparatifs du scrutin, accusant la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de ne pas être à la hauteur dans sa tâche.
Ils vont jusqu'à proférer des menaces d'intenter des actions de désobéissance civiles, si jamais les conditions pour l'organisation d'un vote "transparent" n'étaient pas réunies.
La récente sortie de l'ancien Premier ministre Sidya Touré, président de l'Union des forces républicaines (UFR), qui a profité d'une conférence de presse tenue lundi dernier, pour hausser le ton contre des "dysfonctionnements" enregistrées au niveau de la conception du fichier électoral, illustre le malaise qui commence à gagner l'opposition, à mesure que les élections approchent à grands pas.
Malgré cette vague de critiques qui visent la CENI, cette dernière tente de rassurer les électeurs, en affirmant que tout sera mis en œuvre pour que le scrutin puisse se tenir à la date indiquée, et à la satisfaction de tous les acteurs engagés dans le processus.
Concernant les préparatifs, le volet de sécurisation des élections a été lancé, par la création par décret présidentiel, dans la soirée du
jeudi 29 août de la force spéciale de sécurisation des élections législatives (Fossel).
Cette force a pour mission de "maintenir la paix, assurer la sécurité ainsi que la libre circulation, la défense des personnes et de leurs biens sur l'ensemble du territoire avant, pendant et après les élections législatives".
La Fossel est dirigée par le Haut Commandant de la gendarmerie nationale, Directeur de la Justice militaire, le général de division Ibrahima Baldé.
Cette force sera composée d'environ 16 mille agents, qui vont travailler sous la supervision de la CENI, en toute impartialité, en observant la stricte neutralité entre les acteurs politiques.
Preuve de l'intérêt porté par la communauté internationale à ces élections, l'Union européenne a mis en place une Mission d'observation électorale à l'occasion des élections législatives du 24 septembre 2013.
Cette mission dirigée par M. Cristian Preda, membre du Parlement Européen compte 70 observateurs, dont 24 ont été déployés ce samedi dans les préfectures intérieures, en tant qu'observateurs de longue durée.
Ces observateurs sont issus de différents Etats membres de l'Union européenne et de la Norvège. Et l'Union africaine (UA) a emboîté le pas à l'UE, en dépêchant en Guinée une équipe d'observateurs elle aussi.
L'octroi d'une subvention de 300 mille euros aux partis politiques candidats aux législatives par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) la semaine dernière entre aussi dans le cadre des préparatifs de ce vote, montant dont la clé de répartition a été décidée par la CENI, elle même.
C'est le parti au pouvoir, RPG-arc-en-ciel, qui a bénéficié de la grosse part du gâteau, soit près de 30 mille euros, suivi de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), principale formation politique de l'opposition, qui elle a obtenu près de 20 mille euros.
Cette répartition obéit à des critères de représentativité au niveau des deux scrutins, à savoir l'uninominal et le scrutin proportionnel.
Il conviendrait de noter que le comité de suivi de l'accord du 3 juillet, signé entre les parties prenantes au processus électoral, a tenu sa dixième réunion le lundi 26 août.
C'était sous la présidence du Facilitateur International M. Saïd Djinnit qui a mis l'occasion à profit pour passer en revue les différentes préoccupations des acteurs politiques.
Le Comité de Suivi s'est réjoui à cette occasion "de ce que la CENI continue de fonctionner normalement. Par la tenue de réunions hebdomadaires initiées par la CENI avec les partis politiques et l'en félicite".