Un groupe de miliciens a ouvert le feu vendredi dans la capitale libyenne Tripoli sur des centaines de manifestants qui demandaient aux membres de la milice de quitter leurs quartiers généraux dans le sud de Tripoli, tuant 13 personnes et en blessant 113 autres, a indiqué le ministère libyen de la Santé.
Une source du ministère de la Santé sous couvert d'anonymat avait auparavant déclaré à Xinhua qu'au moins huit personnes avaient été tuées et 40 autres blessées selon les premières informations.
Jeudi dernier, des affrontements violents ont eu lieu entre différents groupes de milices au centre de Tripoli, tuant deux personnes et en blessant de nombreuses autres. Suite à quoi les citoyens de la capitale ont appelé à une grève générale pour protester contre la présence des milices et ont lancé une campagne de désobéissance civile jusqu'au départ des hommes armés.
Plus tôt vendredi, des centaines de personnes se sont rassemblées devant la mosquée Al-Qods dans le centre de Tripoli pour demander aux groupes armés de quitter la capitale. Les manifestants, qui se sont ensuite dirigés vers le sud-ouest de Tripoli où se situe la base d'un groupe militaire de la ville occidentale de Misrata, ont fait face aux miliciens, qui ont ouvert le feu avec des lance-grenades et des armes lourdes, a rapporté un journaliste de Xinhua sur place.
Le groupe de milice de Misrata serait impliqué dans les affrontements sanglants de jeudi dernier.
S'exprimant à la télévision, le chef régional du groupe de milice de Misrata, Taha Bashaga, a affirmé que les manifestants étaient armés et avaient ouvert le feu les premiers. Il a soutenu que ses brigades ne quitteraient pas Tripoli avant qu'une nouvelle constitution ne soit élaborée.
Deux ans après le soulèvement de 2011, les autorités libyennes peinent toujours à gérer les dizaines de groupes de miliciens armés qui écument le pays. Les assassinats et enlèvements d'officiers de sécurité ou d'activistes politiques sont monnaie courante, faisant de nombreuses victimes.