L'ex-chef d'état-major chargé des opérations de l'ex-coalition rebelle de la Séléka (au pouvoir à Bangui), le général Mahamat Saleh, a été tué à la suite d'une opération de l'armée française mardi dans la capitale de la République centrafricaine (RCA), rapporte mercredi matin à Xinhua le colonel Michel Narkoyo, patron de la gendarmerie nationale.
« Le général Saleh a été tué avec ses deux gardes du corps, alors qu'il se trouvait dans son véhicule en circulation au quartier Miskine. C'était hier matin aux environs de 11h00 (10h00 GMT). Tous les trois sont morts sur-le-champ. Il y a eu également deux blessés, un colonel et un capitaine actuellement aux soins à l'hôpital communautaire de Bangui. Ils se trouvaient dans le même véhicule », a relaté le colonel Narkoyo, lui-même ex-porte-parole de l'ex-rébellion officiellement dissoute.
Ce drame comme la mort de deux jeunes soldats français lors d' une intervention lundi soir à Bangui illustre le climat de tension et de méfiance autour de la mission d'intervention de l'armée française autorisée par un vote du Conseil de sécurité des Nations Unies la semaine dernière, en vue d'aider à un retour à la paix et la stabilité dans ce pays plongé dans le chaos sécuritaire et humanitaire depuis la prise du pouvoir de Michel Djotodia le 24 mars.
Au total, 1.600 renforts français en plus de quelque 400 déjà présents sur place de longue date dans le cadre de vieux accords de défense entre Paris et Bangui seront déployés, officiellement en appui à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force multinationale sous mandat de l'Union africaine (UA).
Dotée d'un mandat plus fort, celle-ci vient remplacer la Force multinationale de l'Afrique centrale (FOMAC) et de la Mission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (MICOPAX), deux forces d'interposition déployées depuis plusieurs années pour permettre une sortie de crise dans cette ancienne colonie franç aise régulièrement en proie aux rébellions et coups d'Etat.
Quatre jours après l'arrivée officielle de ses premiers renforts, l'armée française a lancé lundi à Bangui, conformément à sa mission, une opération de désarmement des groupes armés et des milices dont les ex-Séléka et les anti-Balakas (anti-machettes), ces fameux groupes d'autodéfense créés à l'époque de l'ex-pré sident François Bozizé pour lutter contre les coupeurs de route et qui ont pris les armes en réaction aux exactions des ex-Séléka.
Ce désarmement a tourné aux échanges de tirs entre les soldats français et des hommes armés, y compris aux scènes de pillages. D' où des critiques et des attaques à l'égard de cette intervention, accusée d'avoir jeté en pâture les ex-rebelles et les civils musulmans considérés comme leurs alliés. Cette mission avait pourtant été accueillie avec beaucoup d'espoirs par la population.
Ainsi, le colonel Michel Narkoyo les accuse d'avoir délibéré ment tué l'ancien chef d'état-major chargé des opérations de l'ex- Séléka et ses deux gardes du corps. Entre la mission française et les responsables centrafricains de la sécurité, aucune collaboration n'est rapportée.