L'Union européenne (UE) cofinance "La Force des femmes", un projet initié par l'organisation non gouvernementale ProgettoMondo Mlal et mis en œuvre dans les provinces marocaines de Béni Mellal, Casablanca, Khouribga, Meknès et Rabat.
L'objectif de ce projet est d'améliorer les capacités institutionnelles du réseautage, de promouvoir une information et une participation pleine et effective des organisations de la société civile actives dans le domaine des droits des femmes.
En effet, dix ans après l'adoption d'un nouveau code de la famille, le collectif "La Force des femmes" a récemment présenté à Rabat au chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, un mémorandum pour la lutte contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes.
Parmi les recommandations figurent entre autres les questions de l'égalité des chances dans le milieu du travail, dans l'éducation, la lutte contre les stéréotypes et le harcèlement sexuel. Le collectif a également lancé une campagne de sensibilisation sous le thème "Aucune tolérance à la violence contre les femmes".
Alors qu'un projet de loi inédit sur les violences faites aux femmes est à l'étude, cet événement rentre, selon les organisateurs, dans le cadre de la mise en œuvre du projet "La Force des Femmes", qui vise à renforcer les capacités des organisations de la société civile marocaine actives dans le domaine des droits de la femme en vue de favoriser l'égalité entre les genres pour le volet droits humains et plaidoyer.
Ainsi, les différentes ONG souhaitent pouvoir faire adopter un nouveau code du travail avec une vision égalitaire des genres ou encore militer pour la mise en œuvre de cellules de veille pour la protection de la femme dans les espaces publics. Pour appuyer se démarche, le collectif va faire signer une pétition de "journées de sensibilisation" dans diverses régions du royaume.
Pour ces ONG marocaines, il est temps de se pencher sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes en procédant à l'application de politiques nationales claires pour éliminer les différentes formes de discrimination contre les femmes et promouvoir ainsi leurs rôles dans la société marocaine. Elles soulignent que le gouvernement et le parlement doivent prendre toutes les mesures administratives et judiciaires pour mettre fin à l'impunité.
Elles jugent urgent de promulguer une loi incriminant la violence à l'égard des femmes en général, estimant nécessaire de procéder à une révision du code pénal et à la promulgation d'une loi-cadre pour lutter contre toutes les formes de violence à l'égard des femmes. L'heure est donc à la mobilisation pour une formulation d'un cadre juridique protégeant la femme de la violence. Un projet de loi définissant les différentes formes de violences conjugales a été déposé en 2010 devant le Parlement marocain, mais il n'a toujours pas été adopté par les députés.