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Burundi : le développement durable doit prendre en compte les besoins des jeunes

Xinhua | 25.09.2015 15h01

Les politiques qui visent le développement durable du Burundi doivent prendre en compte les besoins des jeunes dont l'emploi, estime Eric Ndayikengurutse, coordinateur national de l'ONG burundaise Réseau des Organisations des Jeunes en Actions pour la Paix, la Réconciliation et le Développement (REJA).

70% de la population burundaise sont des jeunes de moins de 35 ans, a déclaré à Xinhua M. Ndayikengurutse, en marge d'un atelier national de restitution des résultats de l'étude préliminaire à la mise en place d'une microfinance spécialisée dans l'octroi des crédits aux jeunes.

Le chômage, a-t-il ajouté, menace particulièrement les jeunes, parce que l'âge moyen du chômeur au Burundi, est de 29 ans, alors que les primo-demandeurs de l'emploi (ceux qui demandent l'emploi pour la 1ère fois), sont des jeunes.

Il sera très difficile d'avoir une paix durable au Burundi si les jeunes ne sont pas occupés utilement avec un emploi décent, a-t-il insisté, avant de recommander que la promotion de l'auto-emploi (aider les jeunes à créer eux-mêmes leur propre emploi), reste la meilleure solution au Burundi face à la problématique du chômage endémique.

La situation est d'autant plus grave que le Burundi est un petit pays densément peuplé, mesurant une superficie de 27.834 km2, avec une densité de 297 habitants par km2 et un taux de croissance démographique de 3,7% par an, a-t-il dit, en se référant aux données du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2008 (RGPH 2008).

De son côté, Mathias Kinezero, expert indépendant en matière de microfinance, a confié à Xinhua que le chômage et le sous-emploi des jeunes sont en train de devenir une menace à la paix et la stabilité au Burundi.

L'agriculture ne suffit plus pour faire vivre la population burundaise, a-t-il souligné, avant de signaler que parmi les institutions de microfinance opérationnelles à l'heure actuelle au Burundi, aucune n'a développé des produits spécifiques aux jeunes.

L'expert déplore le fait que peu de jeunes burundais soient formés à l'entreprenariat. En amont, a-t-il ajouté, l'esprit entrepreneurial souffre à cause d'un système éducatif qui forme des demandeurs d'emploi au lieu des créateurs d'emploi.

Pourtant, a-t-il signalé, l'entreprenuriat est une voie prometteuse pour parer à la marginalisation et la paupérisation des jeunes.

Mais, a-t-il insisté, une coopérative pour cette catégorie populaire ne peut s'inscrire dans la durée et devenir pérenne qu'en cas de conditions douces d'accès au crédit.

Pour sa part, Désiré Havyarimana, secrétaire permanent au ministère burundais de la Jeunesse, reconnaît que le gouvernement burundais ne peut plus créer l'emploi pour tous les jeunes en âge de travailler.

Selon M. Havyarimana, l'histoire récente du Burundi, aura démontré que l'énergie des jeunes peut servir la cause de la paix du développement si elle est mobilisée positivement ; mais qu'en revanche, elle peut être une force destructrice sans égale lors qu'elle est manipulée.

Le gouvernement burundais, a-t-il souligné, est conscient que la problématique d'accès au crédit, est un défi important pour les jeunes. La promotion de l'auto-emploi des jeunes, laquelle est vivement encouragée par le gouvernement, a-t-il ajouté, est l'ultime réponse pour relever ce défi.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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