Dernière mise à jour à 14h14 le 05/11
Il existe un fort potentiel de collaboration entre la Chine et l'Afrique dans le développement des sources d'énergie renouvelables, alors que le continent intensifie les efforts pour lutter contre le changement climatique, a déclaré une responsable de l'ONU.
L'Afrique devient de plus en plus vulnérable au changement climatique et il faut que le continent s'adapte au réchauffement climatique mondial et assure sa sécurité énergétique en accélérant les investissements dans les énergies renouvelables, a souligné Fatima Denton, directrice de la division des initiatives spéciales de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA).
Elle s'est confiée à Xinhua en marge de la 5ème Conférence sur le climat et le développement en Afrique, tenue récemment dans la ville de Victoria Falls au Zimbabwe. Selon elle,l'Afrique pourrait exploiter les vastes avancées technologiques de la Chine pour développer des infrastructures d'énergie résistantes au climat.
"La Chine soutient de nombreux pays africains en termes de construction d'infrastructures résistantes au climat", a-t-elle affirmé.
"Étant donné son expérience du processus d'industrialisation, la Chine pourrait aussi aider l'Afrique car on ne peut pas réussir l'industrialisation sans accès à l'énergie, et une grande partie de l'expérience de la Chine nous montre que nous pourrions y arriver. Aussi la Chine est à plus d'un titre l'exemple à suivre pour nous, car même s'ils continuent à générer des émissions de gaz à effet de serre ils prennent aussi des mesures énormes pour réduire les émissions mondiales", a-t-elle dit.
Mme Denton a souligné que la Chine avait déjà commencé à collaborer avec différents pays africains pour construire des infrastructures énergétiques résistantes aux changements climatiques, dans des pays comme l'Éthiopie, tout en observant que cette collaboration devrait être renforcée.
L'Afrique possède beaucoup de sources d'énergie renouvelable, qu'il s'agisse d'énergie hydroélectrique, géothermique, solaire, éolienne ou de la biomasse, et ces sources représentent des opportunités d'investissement majeures pour la Chine, selon Mme Denton.
Confrontée à des besoins énergétiques énormes pour alimenter son développement, l'Afrique reste à la traîne en matière d'exploitation des énergies renouvelables, principalement du fait d'un manque de financements pour réaliser les projets d'énergie renouvelable.
Ce constat s'inscrit dans un contexte de menaces croissantes pour la sécurité énergétique de l'Afrique, en raison des changements climatiques.
La Chine pourrait aussi collaborer avec l'Afrique pour développer des systèmes agricoles et miniers résistants aux changements climatiques, a indiqué Mme Denton.
Alors que l'économie africaine dépend largement des secteurs agricole et minier, il est impératif que ce continent intensifie ses investissements dans les infrastructures résistantes aux changements climatiques dans ces deux secteurs, pour permettre une croissance durable et équitable.
"La collaboration Sud-Sud formera une partie de cette solution. Cette collaboration pourrait commencer par l'agriculture car la Chine a fait de grands progrès dans la transition d'une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale", a-t-elle dit.
Alors que l'extraction minière contribue de manière importante à la croissance de nombreuses économies africaines, il est essentiel pour les pays africains de collaborer avec la Chine dans le développement d'infrastructures minières résistantes au climat, a déclaré Mme Denton.
"Nous voulons voir comment nous pourrions travailler en collaboration étroite avec la Chine dans le secteur du développement minier pour qu'elle puisse nous soutenir pour établir des protections et des normes environnementales afin de veiller à ce que nous agissions avec une perspective environnementale, en ayant à l'esprit les conséquences pour l'environnement", a déclaré Mme Denton.
Les experts des changements climatiques participant à cette conférence de trois jours ont également observé que les énergies renouvelables avaient le potentiel pour transformer le secteur de l'énergie en Afrique et conduire la production électrique vers une croissance à faibles émissions carboniques.