Dernière mise à jour à 15h56 le 06/11
Des échanges sur la pratique de l'agro-écologie pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique sub-saharienne ont commencé ce jeudi à Dakar avec la participation de plus de 300 délégués venant de 25 pays.
Devant les experts, des représentants de producteurs et de mouvements sociaux, du secteur privé, des instituts de recherche agronomiques et des communautés de base d'Afrique, le ministre sénégalais de l'Agriculture, Dr Papa Abdoulaye Seck, a longuement plaidé en faveur la pratique de l'agro-écologie.
"L'agro-écologie a le potentiel pour être le support de systèmes alimentaires solides et démocratiques, garantissant un revenu conséquent et durable aux producteurs et la santé de communautés rurales, tout en préservant l'environnement", a-t-il indiqué.
Les technologies modernes "ont certes contribué et contribuent encore à améliorer la productivité agricoles dans le monde", a-t-il ajouté, "cependant, il nous faut de plus en plus réfléchir sur des approches alternatives et de gestion intégrée".
Selon lui, ces approches devront mettre en valeur "les processus et ressources écologiques des agroécosystèmes, mais aussi préserver la base de ressources naturelles tout en valorisant la diversité et les savoirs traditionnels pour améliorer les moyens d'existence des agriculteurs".
"L'agro-écologie permet justement une telle approche, parce qu'elle intègre les bénéfices des technologies modernes aux dimensions écologiques et sociales des systèmes de production traditionnels pour mieux toucher les petits agriculteurs démunis", a-t-il conclu.
Pour sa part, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, qui parraine la rencontre, a, dans son message vidéo, insisté sur la nécessité de passer rapidement à des systèmes alimentaires durables, qui produisent plus, avec moins d'impacts sur l'environnement, tout en reconnaissant le rôle central des millions de petits producteurs et agriculteurs familiaux.
"En travaillant ensemble, nous pouvons ouvrir la voie à un avenir durable qui ne laisse personne derrière, et devenir la génération Faim Zéro. La FAO est prête à vous apporter son assistance afin de trouver des solutions aux défis auxquels sont confrontés les systèmes alimentaires mondiaux", a-t-il poursuivi.
"Plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, alors que le problème de l'obésité et du surpoids sont en recrudescence dans le monde entier", a-t-il rappelé.
"30 à 50% de pertes post-récoltes, le vieillissement des agriculteurs, les émissions de gaz à effet de serre par l'agriculture, le malaise social, sont autant de questions qui doivent et peuvent être résolues par l'agro-écologie", a affirmé le directeur général de la FAO.