Dernière mise à jour à 09h52 le 10/03
Les Forces de défense nationale d'Afrique du Sud (SANDF) ont démenti mercredi les allégations selon lesquelles elles enverraient des troupes au Nigeria pour combattre Boko Haram.
"Il n'y a aucune décision de ce type d'envoyer des éléments militaires de la République d'Afrique du Sud (RSA) pour aider à la lutte contre Boko Haram", a déclaré le porte-parole des SANDF, Shipiwe Dhlamini, dans un communiqué de presse.
Les spéculations se multiplient dans les médias sur l'hypothèse que la visite officielle de deux jours du président Jacob Zuma au Nigeria, débutée mardi, aurait pour objet de faciliter des pourparlers sur le déploiement de forces spéciales sud-africaines pour lutter contre le groupe extrémiste islamiste Boko Haram.
Ces allégations ont également été nourries par la rencontre plus tôt cette semaine entre la ministre sud-africaine de la Défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, et son homologue nigériane Mansur Dan Ali.
Dans un communiqué à l'issue de ses entretiens avec le président nigérian, Muhammadu Buhari, M. Zuma a déclaré que les deux dirigeants avaient réaffirmé la nécessité d'efforts communs à l'échelle régionale et continentale pour combattre le terrorisme et les groupes extrémistes.
"Considérant notre engagement à trouver des solutions africaines aux problèmes africains, nous avons convenu de travailler ensemble pour faire face à ces défis", a déclaré M. Zuma.
L'Afrique du Sud condamne dans les termes les plus vifs toutes les formes de terrorisme et d'extrémisme, a-t-il dit.
Au cours de cette visite, M. Zuma a réaffirmé l'engagement de Pretoria à créer des liens et des relations bilatérales solides avec le Nigeria. Toutefois, les experts estiment que les deux pays ont encore des problèmes à résoudre.
"Au cours de sa visite au Nigeria, le président Zuma devrait examiner ce qu'il en est des allégations selon lesquelles le Nigeria prendrait pour cible les compagnies sud-africaines. Si c'est la vérité alors des mesures doivent être prises", a déclaré mercredi à Xinhua, Dianna Games, directrice exécutive de la Chambre du Commerce Afrique du Sud - Nigeria.
Le président Buhari a accusé la compagnie de télécommunications sud-africaine MTN de soutenir l'insurrection de Boko Haram et de contribuer à l'enlèvement et au meurtre de personnes dans son pays.
MTN a subi une amende de 5,2 milliards de dollars des autorités nigérianes l'année dernière, pour n'avoir pas bloqué les cartes SIM d'utilisateurs non enregistrés. Cette amende a par la suite été réduite à 3,9 milliards de dollars suite à des négociations, et la compagnie poursuit ses pourparlers avec les autorités nigérianes pour réduire encore cette amende.
La compagnie espère que M. Buhari interviendra pour lever cette amende. Toutefois, le président reste ferme sur sa position que ce problème doit être résolu par les parties concernées.
Certaines compagnies sud-africaines, comme MultiChoice et Woolworths, ont également été accusées de profiter du marché nigérian tout en recherchant une situation de monopole, a déclaré Gwinyai Dzinesa, professeur en relations internationales au sein de l'université de Rhodes.