Dernière mise à jour à 08h34 le 02/02
Les horreurs perpétrées par le groupe extrémiste Boko Haram semblent ne plus avoir de limites : d'après des responsables nigérians, des militants du groupe terroriste ont fait feu sur des villageois, lancé des bombes incendiaires sur des huttes et brûlé vifs des enfants lors d'une attaque qui a tué au moins 86 personnes. Le drame a eu lieu samedi soir dans le village de Dalori, près de Maiduguri, dans le nord du Nigeria et dans deux camps voisins abritant 25 000 réfugiés. Mohammed Kanar, le coordinateur de l'Agence nationale de gestion des situations d'urgence de la zone, a déclaré que 86 corps avaient été recueillis à la date de dimanche après-midi. 62 survivants ont été traités pour des brûlures.
Le journal Vanguard a rapporté que l'attaque a eu lieu en dépit des affirmations du gouvernement selon lesquelles les terroristes n'avaient plus la capacité de mener des attaques d'une pareille importance autres que des attentats-suicides, après que l'armée les ait chassés des villes et des villages de la région l'année dernière. Le journal a rapporté que les villageois ont confondu les extrémistes, qui étaient habillés en tenues camouflées, avec des soldats.
Selon Alamin Bakura, un survivant de l'attaque, dont plusieurs des membres de sa famille ont été tués ou blessés, l'attaque a duré près de quatre heures. Un soldat présent sur la scène a précisé à l'AP que dans le même temps, trois femmes kamikazes se sont fait exploser, tuant des personnes qui fuyaient vers le village voisin de Gamori. Plus inquiétant encore, d'autres soldats, qui ont parlé sous condition d'anonymat parce qu'ils ne sont pas autorisés à parler à la presse, ont confié à l'agence de presse que des troupes sont arrivées à Dalori mais n'ont pas pu prendre le dessus sur les terroristes, mieux armés qu'eux. Les hommes de Boko Haram ne se sont retirés qu'après l'arrivée de troupes supplémentaires munies d'armes lourdes.
De leur côté, les survivants ont déclaré dimanche qu'il a fallu trop longtemps pour que l'aide arrive de Maiduguri, le quartier général militaire de la lutte contre le groupe terroriste, et qu'ils craignent une nouvelle attaque. Au Tchad voisin, deux attentats suicides ont également fait trois morts et 56 blessés dimanche dans une région régulièrement ciblée par le groupe islamiste nigérian. Boko Haram, qui a fait allégeance à l'État islamique, a tué environ 20 000 personnes et entraîné l'exode de 2,5 millions de personnes depuis six ans.