Dernière mise à jour à 08h34 le 02/02
Selon Europol, l'unité du renseignement de la police de l'UE, plus de 10 000 enfants migrants pourraient avoir disparu après leur arrivée en Europe et leur enregistrement au cours des deux dernières années. Elle a dit craindre que ces enfants et ces jeunes puissent être tombés sous la coupe de gangs criminels qui se livrent à l'exploitation sexuelle et l'esclavage. D'après l'organisation Save the Children, quelques 26 000 enfants migrants sont arrivés en Europe l'année dernière, sans aucune famille.
C'est la première fois qu'Europol donne une estimation à l'échelle européenne du nombre d'enfants susceptibles d'être portés disparus. « Il n'est pas déraisonnable de dire que nous parlons d'au moins 10 000 enfants », a déclaré le chef du personnel d'Europol au journal The Observer. « Tous ne seront pas exploités de façon criminelle, certains ont pu rejoindre les membres de leur famille, nous ne savons pas où ils sont, ce qu'ils font ni avec qui ils sont ». En Italie déjà, des responsables avaient averti en mai 2015 que près de 5 000 enfants avaient disparu de centres d'accueil depuis l'été précédent.
En octobre, les autorités de Trelleborg, dans le Sud de la Suède méridionale, avaient également déclaré qu'environ 1 000 enfants réfugiés non accompagnés et de jeunes adultes arrivés dans la ville le mois précédent avaient depuis disparu. Confirmant l'estimation globale du nombre des mineurs disparus, un porte-parole d'Europol estime qu'une grande proportion d'entre eux peut aussi avoir disparu après leur arrivée en Grèce. Ce pays, dont les autorités ont été critiquées pour ne pas avoir enregistré et contrôlé les arrivées, est le premier point d'entrée pour la plupart des 1 millions de migrants qui sont arrivés en Europe par bateau en 2015. L'avertissement d'Europol arrive quelques jours après que le gouvernement britannique ait annoncé qu'il n'accepterait plus les enfants réfugiés non accompagnés en provenance de Syrie et d'autres zones de conflit, sans donner de chiffres.
D'après Europol, les gangs criminels connus pour être impliqués dans la traite des êtres humains en Europe ciblent maintenant les réfugiés. Certains craignent que les enfants non accompagnés et les jeunes puissent être entraînés dans le travail du sexe, l'esclavage et autres activités illégales. Leonard Doyle, porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré à la BBC que le chiffre de 10.000 enfants disparus était « choquant mais pas surprenant », ajoutant qu'il craignait aussi que beaucoup d'entre eux soient exploités, et souhaitant que « l'UE mette en œuvre les ressources nécessaires pour retrouver ces enfants, les aider et les réunir avec leurs familles ».