Dernière mise à jour à 08h55 le 01/02
Des mécanismes de coordination du renseignement sont définis et une mutualisation des moyens s'opère entre les pays pour permettre une lutte antiterroriste en Afrique de l'Ouest, a déclaré dans un entretien à Xinhua au terme du 26e sommet de l'Union africaine (UA) dimanche à Addis-Abeba, en Ethiopie, le président sénégalais Macky Sall.
Pour consolider ces efforts, un sommet régional entre la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), aura lieu bientôt, suivi d'une réunion tripartite entre l'Afrique, la Chine et la France en vue de la mise en place d'une plateforme de coopération entre ces trois partenaires, a-t-il annoncé.
Question : Monsieur le président, la lutte contre le terrorisme a constitué l'un des sujets de discussions du 26e sommet de l'Union africaine. Est-ce qu'il y a des décisions concrètes qui ont été prises ?
Réponse : Vous savez, la question du terrorisme est une question permanente aujourd'hui, malheureusement. Chaque jour nous assistons à des agressions, des attaques et des kamikazes qui sautent dans tel ou tel pays. Donc, c'est une question que nous continuerons à gérer malheureusement. Nous avons essayé, à l'occasion du Conseil de paix et de sécurité, de voir concrètement quelle posture l'Afrique doit avoir. Ce qui est certain, c'est que nous avons retenu le principe que l'Afrique doit davantage s'impliquer pour sa propre sécurité. Déjà pour toutes les missions de maintien de la paix, tout comme pour les missions africaines, nos pays s'engagent à mettre davantage de ressources à la fois militaires mais aussi matérielles. Et dans chacun des pays il y a des efforts quand même nationaux qui se font pour assurer la sécurité et en cas de problème pouvoir agir fortement. Malheureusement, c'est un problème mondial et nous sommes en train de mener cette lutte.
Q : Il y a des déclarations politiques. Mais est-ce qu'il y a vraiment une mutualisation des efforts en matière de renseignement, en matière de partage d'informations ?
R : Oui, dans les communautés économiques régionales déjà il y a des efforts. En Afrique de l'Ouest, non seulement au niveau de la CEDEAO nous travaillons avec la CEEAC [Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale]. Il y aura un sommet probablement au mois de mars. Au sein de l'UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine] nous avons déjà défini des mécanismes de coordination du renseignement entre pays membres et nos services travaillent en toute intelligente. Et il y a quand même un début de mutualisation des moyens.
Q : Vous avez participé au sommet du Forum de coopération Chine-Afrique tenu en décembre à Johannesburg, en Afrique du Sud. Vous avez rencontré votre homologue chinois Xi Jinping. Est-ce que vous lui avez fait part des besoins dans ce domaine pour les armées africaines et en particulier l'armée sénégalaise, en matière d'équipement et de formation ? Si oui, est-ce que ces besoins sont clairement définis ?
R : Disons que dans les résultats du FOCAC il y a la dimension sécurité. La Chine s'engage à accompagner les pays africains. Ce n'est pas sous l'angle d'une coopération ou une collaboration pays par pays, mais certainement dans les mois à venir nous verrons et nous aurons d'ailleurs probablement une réunion à Dakar entre la France, la Chine et l'Afrique sur les modalités de renforcer cette coopération. A l'occasion nous ne manquerons pas sur le domaine sécuritaire de voir concrètement sous quelle forme se posera cette coopération.