Dernière mise à jour à 14h54 le 30/01
L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, le 25 janvier 2016 à Genève. |
L'opposition syrienne a déclaré qu'elle ne participera pas aux pourparlers de paix qui devaient débuter vendredi à Genève, risquant de faire dérailler la première tentative en deux ans pour organiser des négociations visant à mettre fin à cinq années de guerre. Un conseil de l'opposition réuni à Riyad a dit que sa délégation ne serait « certainement » pas vendredi à Genève, estimant ne pas avoir reçu de réponses convaincantes à ses demandes de mesures de bonne volonté, comme la fin des frappes aériennes et des barrages.
L'échec à faire décoller les négociations reflète les défis auxquels fait face la conclusion de la paix alors que le conflit fait rage sans relâche sur le terrain. Le gouvernement syrien récupère actuellement du territoire sur les rebelles avec l'aide militaire de l'Iran et de la Russie et a dit être prêt à participer aux négociations, que l’émissaire de l'ONU Staffan de Mistura envisage d'organiser dans un format indirect. Selon un autre représentant de l'opposition, la délégation pourrait néanmoins revenir si leurs demandes étaient satisfaites dans un jour ou deux, soulignant néanmoins que les chances que cela arrive semblent actuellement infiniment minces.
La tournure qu’ont pris les événements est un coup dur pour M. De Mistura, dont le bureau avait émis un message vidéo envoyé au peuple syrien, dans lequel il avait annoncé que les pourparlers devaient se dérouler « dans les prochains jours ». Un porte-parole de son bureau, qui s’était exprimé avant la déclaration de l'opposition, avait déclaré que les pourparlers commenceraient vendredi comme prévu. George Sabra, un membre du Haut Comité des négociations (HNC) de l'opposition a de son côté dit que « il est certain que nous n’irons pas à Genève et qu’il n’y aura pas de délégation du Haut comité de négociation à Genève ».
Les Etats-Unis, dont le secrétaire d'Etat John Kerry compte parmi ceux qui poussaient pour le début des négociations vendredi, a exhorté l'opposition à saisir la « chance historique » et à entamer des pourparlers sans conditions préalables pour mettre fin à la guerre, qui outre les centaines de milliers de morts, a également amené le déplacement de plus de 11 millions de personnes. Jusqu'ici, la diplomatie n’a malheureusement eu que peu d'impact sur le conflit, qui a engendré une crise de réfugiés dans les pays voisins et en Europe. M. de Mistura est le troisième émissaire international pour la Syrie ; ses deux prédécesseurs -Kofi Annan et Lakhdar Brahimi- ont tous les deux jeté l’éponge.