Dernière mise à jour à 11h16 le 30/01
Siège de l'Union africaine (UA), Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, abrite officiellement dès samedi jusqu'à dimanche un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de cette organisation continentale, axé sur la promotion des droits de l'homme et sur fond d'au revoir de la présidente de la Commission, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.
L'épouse du président Jacob Zuma avait été élue en juillet 2012 au terme d'une élection âprement disputée et pour laquelle l'Afrique du Sud, qui venait de briser par là une entente tacite excluant les grandes puissances d'Afrique à briguer ce poste, avait dû mener une diplomatie vigoureuse, face au président de la Commission de l'UA sortant, l'ex-ministre gabonais des Affaires étrangères Jean Ping.
Son mandat de quatre ans s'achève cette année, tout comme ceux du vice-président, le Kényan Erastus Mwencha, et des huit commissaires de l'instance administrative de l'UA. Ce qui donne lieu à la tenue de nouvelles élections lors du prochain sommet de l'organisation panafricaine prévue en juillet à Kigali, au Rwanda, d'après des sources concordantes.
Selon des sources proches de son entourage, l'ex-ministre sud-africaine de l'Intérieur a décidé de ne pas se représenter pour faire valoir ses ambitions pour la magistrature suprême de son pays, dans la perspective de la succession de son époux qui, au pouvoir depuis 2009, qui devra se retirer au terme de son deuxième et dernier mandat fin en 2019.
Pour son remplacement, l'actuel ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et ex-commissaire à la paix et la sécurité de l'UA Ramtane Lamamra, diplomate chevronné et très apprécié sur le continent, est déclaré en pole position pour être élu, même si d'autres candidats ne manqueront pas de se manifester.
Au sujet de cette élection, l'Algérie bénéficierait du soutien d'un autre poids lourd, à savoir le Nigeria, première puissance économique africaine, qui manifesterait quant à lui son intérêt pour le poste de commissaire à la paix et la sécurité de l'UA.
Depuis la création de l'UA en 2002 sur les cendres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), jugée peu efficace pour répondre aux aspirations d'indépendance et de développement économique des peuples africains après environ quatre décennies d'activités depuis 1963, c'est la première fois que l'Algérie se résoudrait à abandonner ce poste qu'elle a pourtant toujours considéré comme étant stratégique.
Ramtane Lamamra l'a occupé de 2008 à 2012, après Saïd Djinnit, passé à l'Organisation des Nations Unies (ONU). Il a passé la main à Smaïl Chergui, l'actuel titulaire du poste.
Si le désistement de Nkosazana Dlamini-Zuma n'est pas encore officiel, le renouvellement des quinze sièges du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, lui, l'est en revanche depuis jeudi.
Au terme des élections organisées par le conseil exécutif, instance de rassemblement des ministres des Affaires étrangères, le Congo été désigné pour un mandat de trois ans au détriment du Gabon, éliminé dès le premier tour pour non-respect du consensus en vigueur au sein de l'UA. C'est le principal représentant de l'Afrique centrale, suivi du Burundi et du Tchad, élus quant à eux pour deux ans.
En Afrique de l'Est, l'Ethiopie s'est désistée au profit du Kenya pour le siège principal d'un mandat également de trois ans réservé à cette région qui a aussi porté son choix sur le Rwanda et l'Ouganda pour deux ans.
En Afrique du Nord, l'admission du CPS a été accordée à l'Egypte (trois ans), puis l'Algérie (deux ans).
La région la plus vaste géographiquement et la plus peuplée, l'Afrique de l'Ouest a accordé ses violons pour le Nigeria pour un mandat de trois ans, puis la Sierra Leone, le Togo et le Niger, respectivement pour deux ans.
Les nouveaux membres élus entreront en fonction le 1er avril.
Clôturés vendredi, les travaux du conseil exécutif ont en outre approuvé parmi tant d'autres décisions la candidature du Cameroun pour abriter à Yaoundé le siège de l'antenne sous-régionale pour l'Afrique centrale du Centre de prévention et de contrôle des maladies en Afrique, basé à Addis-Abeba.
Sous le thème principal des droits de l'homme avec un accent particulier sur les droits des femmes, le 36e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA qui se tient samedi et dimanche apparaît au regard de son agenda comme un rendez-vous sans grand enjeu.
A part l'épidémie d'Ebola qui sera examinée dimanche, d'autres questions cruciales comme la lutte antiterroriste, abordée plutôt lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du CPS consacré vendredi soir à une évaluation de la situation sécuritaire sur le continent, ne font pas l'objet de grandes discussions en séances plénières, contrairement à des rendez-vous antérieurs.
Mais, une conférence des donateurs pour l'opérationnalisation de la Force mixte multinationale (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) est programmée lundi, au lendemain de ce sommet auquel l'on annonce la participation d'une trentaine de dirigeants du continent, sous la houlette du chef de l'Etat zimbabwéen Robert Mugabe, président en exercice sortant.