Dernière mise à jour à 09h06 le 12/07
Le président sud-soudanais Salva Kiir a ordonné lundi soir un cessez-le-feu après des jours de combats violents entre les troupes gouvernementales et les forces fidèles au premier vice-président Riek Machar dans la capitale de Juba.
Le président Kiir a demandé à tous les commandants de cesser les hostilités, de contrôler leurs forces et de protéger les civiles, a annoncé le ministre de l'Information, Michael Makuei, lors d'un discours prononcé sur la chaîne nationale SSTV.
Le cessez-le-feu est entré en vigueur à 18h00 (heure locale) et tout membre des forces de Machar qui se rend doit être protégé, a indiqué M. Makuei.
"Toutes les forces régulières déployées pour une raison quelconque, doivent retourner dans leurs unités respectives, et tout soldat ou membre des forces régulières se faisant vu traîner avec son fusil sans avoir reporté à son unité sera arrêté et une action immédiate sera prise", a indiqué M. Makuei en citant le président Kiir.
Il a ajouté que le président Kiir avait exprimé son engagement pour mettre en place l'accord de paix signé en août 2015 entre lui et Machar visant à mettre un terme à une guerre civile de deux ans.
D'intenses combats entre les factions rivales sont à nouveau éclaté lundi. Des témoins ont indiqué à Xinhua que des bombardements à l'artillerie lourde et au mortier avaient été entendus dans plusieurs districts à Juba.
Ils font suite aux hostilités survenues vendredi et dimanche dans la capitale.
Le ministre sud-soudanais de la Santé a indiqué qu'au moins 271 personnes avaient été tuées dans les combats de vendredi. Le nombre exact de victimes depuis dimanche reste encore inconnu.
Les remarques du président Kiir interviennent après que le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé les deux parties à un cessez-le-feu.
La Mission de l'ONU au Soudan du Sud (UNMISS) a déploré lundi la poursuite des combats à Juba et la situation terrible qu'ils imposent aux civils.
"Au cours des 24 dernières heures, 67 personnes ont été blessées sur ou près des sites de protection des civils (de l'ONU), dont huit sont décédées", a déclaré l'UNMISS.
Des échanges de tirs ont été signalés dans des zones proches des complexes de l'UNMISS à Jebel et Tomping au cours de ces journées de combat.
"Les complexes de l'UNMISS sont pris directement dans ces combats et continuent de subir des impacts d'armes légères et des tirs d'armes lourdes", a indiqué l'UNMISS, condamnant la prise pour cible délibérée de bâtiments et de personnel de l'ONU, comme une grave violation du droit international.
Selon l'UNMISS, plus de 7.000 personnes ont demandé la protection de la mission de l'ONU sur son site.
Les casques bleus protègent les complexes de l'ONU et les sites de protection des civils, qui accueillent les personnes déplacées.
Ces nouvelles violences suscitent des craintes de voir ce pays ravagé par les conflits plonger à nouveau dans la guerre civile, plus de deux mois après que le premier vice-président Riek Machar a repris ses fonctions à Juba.
La guerre civile opposant les foces fidèles à Kiir et les hommes de Machar, qui a éclaté en décembre 2013, a fait des dizaines de milliers de morts.
Un accord de paix signé par les deux hommes en août dernier sous pression de l'ONU a conduit à la formation d'un gouvernement national en avril dernier.