Dernière mise à jour à 10h35 le 23/07
La récente décision du gouvernement du président béninois Patrice Talon portant nomination du directeur général par intérim de l'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB), soulève depuis quelques jours à Cotonou, une vaste polémique dans les milieux politiques et médiatiques du pays.
Par un arrêté, signé du ministre par intérim de l'Economie numérique et de la Communication (Menc), Lucien Kokou, en date du 26 mai 2016, l'exécutif béninois nomme le directeur général par intérim de l'ORTB en la personne de Georges Marie-Léandre Amlon.
Par ailleurs, l'arrêté dispose en son article 2 que : "La passation de service doit impérativement intervenir le vendredi 27 mai 2016 à 17 heures".
Dans une requête en date du 30 mai 2016 adressée à la Cour Constitutionnelle du Bénin, la plus haute juridiction en matière de la constitutionnalité des lois, M. Stéphane Todomè, précédemment directeur général de l'ORTB, a formulé un "recours en inconstitutionnalité contre l'arrêté du 26 mai 2016 portant nomination du directeur général par intérim de l'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB)".
"Suite à l'appel à candidature lancé par la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) que l'instance de régulation m'a proposé à nomination au chef de l'Etat et j'ai été nommé directeur général de l'ORTB par le président de la République lors de la séance extraordinaire du Conseil des ministres tenue le 02 novembre 2012", a-t-il indiqué.
En conséquence, a-t-il expliqué, "mon mandat de quatre ans doit prendre fin le 2 novembre 2016 même si mon départ à la retraite devra intervenir le 1er octobre 2016".
En réponse à cette requête, la plus haute juridiction du Bénin, a déclaré que l'arrêté année 2016 du 26 mai 2016 portant nomination du directeur général par intérim de l'ORTB est contraire à la Constitution.
S'exprimant vendredi devant l'ensemble des corps diplomatiques accrédités au Bénin, le ministre béninois de la Justice, de la Législation et des Droits de l'Homme, Joseph Djogbénou, a estimé que l'exécutif béninois n'est passé outre aucune de décision de Justice dans le dossier relatif au limogeage de l'ancien directeur général de l'ORTB, Stéphane Todomè et la nomination de Georges Marie-Léandre Amlon en remplacement.
"Qu'on élève à l'égard du gouvernement, des griefs qui n'existent pas. L'exécutif n'a fait que respecter essentiellement la décision de la Haute autorité de l'audiovisuelle et de la communication (HAAC). Le président de la République n'a fait qu'accéder aux propositions de la Haute autorité de l'audiovisuelle et de la communication", a-t-il souligné.