Dernière mise à jour à 08h42 le 14/11
Le Rwanda a appelé la communauté internationale à arrêter et extrader vers Kigali les fugitifs de génocide vivant dans différents pays.
Richard Muhumuza, procureur général du Rwanda a déclaré dimanche que l'Unité de suivi des fugitifs du génocide rwandais (GFTU) poursuit plus de 500 suspects de génocide vivant dans la clandestinité à différents coins le monde.
"Nous remercions les pays qui ont coopéré avec le Rwanda et extradé des suspects notoires de génocide vers le pays, nous attendons avec impatience l'extradition d'autres fugitifs au Rwanda pour faire face à la justice", a-t-il déclaré. "Nous demandons aux pays de la communauté internationale d'enquêter, d'arrêter et d'extrader, tous les autres fugitifs accusés de génocide résidant sur leur territoire".
Les commentaires de M. Muhumuza suivent l'extradition de deux suspects de génocide des Pays-Bas au Rwanda samedi soir.
L'extradition fait suite à la décision d'un tribunal néerlandais d'expulser Jean-Claude Iyamuremye et Jean-Baptiste Mugimba pour génocide et crimes contre l'humanité commis pendant le génocide de 1994.
La Commission nationale pour la lutte contre le génocide (CNLG) a salué le gouvernement néerlandais pour son soutien à la cause de justice.
La plupart des suspects résidant en Europe se trouvent en Belgique et en France. En Afrique, la plupart des fugitifs se cachent en République démocratique du Congo et en Ouganda, selon la GFTU.
Selon le ministère public rwandais, les suspects extradés de Hollande ont été transférés à la prison centrale de Kigali où ils attendront leur procès devant la Chambre spécialisée des crimes internationaux de la Haute Cour.
Mugimba et Iyamuremye seront jugés pour génocide, conspiration pour commettre le génocide, complicité dans le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, meurtre comme crime contre l'humanité et extermination comme crime contre l'humanité commis dans la ville de Kigali.
Mugimba était auparavant employé par la Banque Nationale du Rwanda (BNR) et secrétaire général de la Coalition pour la Défense de la République (CDR), un parti politique extrémiste Hutu.
Iyamuremye est soupçonné d'avoir dirigé la milice Interahamwe dans le secteur de Kicukiro et membre du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND).
Actuellement, onze personnes accusées de génocide ont été extradées de l'Ouganda, de la RDC, du Canada, des États-Unis, des Pays-Bas et du TPIR pour être jugées au Rwanda.
Les principaux fugitifs qui ont échappé à la justice depuis près de deux décennies comprennent notamment Felicien Kabuga, présumé principal financier du génocide; Protais Mpiranya, ancien commandant de la célèbre garde présidentielle, et l'ancien ministre de la Défense Augustin Bizimana.