Dernière mise à jour à 11h10 le 10/12
Le Sénat et l'Assemblée nationale, les deux Chambres du Parlement camerounais, ont clôturé leur troisième session ordinaire annuelle pour 2016 vendredi à Yaoundé après avoir approuvé par un vote le projet de loi de finances de 4.373,8 milliards de francs CFA (près de 8,748 milliards de dollars).
Réunis en séance plénière vendredi matin après plusieurs jours de débats et d'échanges directs avec les membres du gouvernement, les cent membres du Sénat issus en majorité du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) avec le tiers d'entre eux nommés par décret présidentiel, se sont prononcés en faveur du futur budget de l'Etat, sans le remettre en cause.
Une semaine auparavant, un vote de confiance similaire avait été enregistré à l'Assemblée nationale, la Chambre basse du Parlement également contrôlée par le RDPC, mais sans les députés du Social Democratic Front (SDF, le principal parti d'opposition) qui avaient choisi d'abandonner leurs sièges pour s'insurger contre la gestion critiquée du pouvoir d'une série de manifestations en cours dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
C'est comme un fait établi que le Parlement camerounais, devenu bicaméral en 2013 en la mise en place du Sénat pourtant prévue par la Constitution adoptée depuis 1996, apporte sans réserve sa caution au projet de loi de finances soumis à son appréciation par l'exécutif chaque année lors de sa session ordinaire de novembre, la troisième annuelle après celles de mars et de juin.
En hausse de 3% comparée à celui de l'exercice 2016, celui du prochain exercice, équilibré en recettes et en dépenses à 4.373,8 milliards de francs CFA, vise un objectif de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'ordre de 6%, et un taux d'inflation de 3%, pour consolider la reprise économique constatée depuis les trois années antérieures, en dépit d'une conjoncture internationale défavorable.
Dans cette enveloppe, un montant de 1.586,9 milliards de francs CFA est prévu aux investissements publics, tandis que 2.059,4 milliards devront être utilisés pour les dépenses courantes.
Pour couvrir ces besoins, le gouvernement table sur la mobilisation de 2.519,130 milliards de francs CFA de recettes fiscales, dong 495,1 milliards de recettes pétrolières, puis 129,7 milliards de recettes non fiscales.
Une somme de 585 milliards est censée provenir de prêts projets octroyés par les partenaires au développement, contre 560 milliards levés sur le marché financiers en termes d'émissions de titres publics et enfin 85 milliards constitués de dons.
Après le vote des deux Chambres du Parlement, il reste à présent la promulgation de la future loi de finances par le président de la République pour la rendre exécutoire, comme le stipule la Constitution camerounaise.