Dernière mise à jour à 09h25 le 15/12
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a lancé mercredi une initiative visant à mettre fin aux violences et à renforcer la guérison nationale, la paix et la réconciliation dans le pays déchiré par la guerre et les divisions ethniques.
M. Kiir a déclaré aux membres de l'Assemblée de transition nationale à Juba que la campagne tend à servir de forum pour les habitants du Soudan du Sud pour mettre fin aux violences, reconstituer le consensus national et empêcher que le pays ne se déchire davantage.
"A la lumière de cette initiative nationale, je vous appelle tous à vous pardonner les uns les autres, à entreprendre un dialogue en vos capacités propres et à vous considérer comme des citoyens égaux dans ce pays", a indiqué M. Kiir.
Il a également demandé aux habitants du Soudan du Sud "de me pardonner pour les erreurs que j'ai pu commettre".
Il a ajouté qu'un comité de personnalités éminentes issues de réservoirs de pensée, d'universités et de groupes religieux sera établi pour développer un agenda pour la mise en place du projet aux niveaux communautaire et régional.
Le dirigeant du Soudan du Sud a assuré aux citoyens que le processus inclura tous les Sud-Soudanais.
Selon lui, la crise économique actuelle et la situation politique fragile dans le pays ont menacé de déchirer le pays, appelant tous les groupes armés combattant son gouvernement à renoncer aux violences et à privilégier le dialogue.
Le Soudan du Sud est entré en guerre civile en décembre 2013, depuis que M. Kiir a accusé son colistier déchu, Riek Machar, d'avoir comploté un coup d'Etat.
Un accord de paix signé en août 2015 sous la pression internationale a conduit à l'établissement d'un gouvernement d'unité nationale de transition en avril, mais a été dévasté par la reprise des combats entre les factions armées rivales au début du mois de juillet.
M. Machar a quitté le Soudan du Sud et a été renvoyé de nouveau suite aux combats de juillet. Il a appelé alors à la résistance armée contre Juba.
Mercredi, le président Kiir s'est dit inquiet de la hausse des affaires de haines et de divisions ethniques dans le pays et de la propagation présumée d'une propagande négative contre la communauté internationale, "surtout contre les Américains et l'ONU".
Des dizaines de milliers de Sud-Soudanais ont été tués et plus de 2 millions déplacés depuis décembre 2013, selon l'ONU.