Dernière mise à jour à 09h25 le 15/12
Grèves dans la quasi-totalité des secteurs publics et privés, revendications des acteurs de la société civile, et actes d'incivisme, ont marqué la gestion d'une année de pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, arrivé à la tête du Burkina Faso en fin 2015, après la chute de Blaise Compaoré, par une insurrection populaire, et une transition pertubée par un coup d'Eta manqué.
Depuis le début de l'année, les autorités ont fait face à de nombreux mouvements sociaux à travers des grèves et des sit-in, tous revendiquent de meilleures conditions de vie et de travail.
De la grève des magistrats en passant par celle des boulangers, des médecins, des journalistes, des agents des impôts, de l'action sociale et des transporteurs..., l'année 2016 a été marquée par une montée sans précédent de la fronde sociale.
Pour Bertand Ilboudo, syndicaliste, ces revendications sociales sont liées à une soif de la justice et de l'égalité dans le partage des richesses, après plus de 25 années de pouvoir dominé par la corruption et l'injustice.
En outre, il a précisé que les autorités actuelles n'arrivent pas à gérer les problèmes des travailleurs qui réclament un traitement commun, faisant allusion aux avantages accordés aux magistrats, exacerbant les revendications sociales dans les autres secteurs.
Les députés de la majorité présidentielle accusent d'ailleurs le régime de la Transition d'avoir instauré un climat de revendications sociales au Burkina Faso en faisant preuve d'une grande "générosité".
Pas d'état de grâce
Dans une déclaration publiée à l'occasion du premier anniversaire des élections qui ont porté Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir, trente formations politiques dont le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) ont expliqué que les revendications sociales ont pour origine "le marasme économique et la situation sociale délétère".
Pour la majorité présidentielle, le nouveau pouvoir n'a pas bénéficié du moindre état de grâce, alors que "la Transition a fait preuve d'une grande générosité pour des revendications dont la mise en œuvre est coûteuse, sans avoir pris les dispositions budgétaires appropriées".
La déclaration souligne que malgré les efforts et la bonne volonté du gouvernement, la situation sociale a continué de se dégrader comme on peut le constater à travers les grèves et les autres formes de protestation.
"Notre conviction reste que le dialogue social doit être chaque fois privilégié, car il doit être la règle, et la grève l'exception. Toutes les parties prenantes doivent engager des dialogues de bonne foi, rechercher et accepter des solutions équilibrées".
Renouvelant leur soutien au président Roch Marc Christian Kaboré, les partis de la majorité présidentielle ont exprimé également leur solidarité avec le gouvernement.
Pour sa part, M. Kaboré a dénoncé "les violences inutiles perpétrées çà et là et le manque de tolérance" de certains Burkinabè.
"C'est le lieu pour moi de dénoncer et de condamner les violences inutiles perpétrées çà et là, la défiance vis-à-vis de la loi, ainsi que le manque de tolérance", a-t-il dit lors de la célébration du 56è anniversaire de l'indépendance de son pays.
Il a ajouté que "toutes ces pratiques sont aux antipodes des exigences de la démocratie et seront désormais combattues comme telles, et leurs auteurs punis conformément à la rigueur de la loi".
"Il est également à déplorer le fait que nombre de nos compatriotes ne reconnaissent que des droits dont ils doivent jouir et n'entendent pas se plier aux devoirs qui sont les leurs dans le cadre de l'Etat de droit", a regretté Roch Kaboré pour qui "ces comportements attentatoires à la loi et aux règlements, ainsi qu'aux droits et libertés des autres annihilent les efforts de consolidation de la paix et de la démocratie, afin de prendre à-bras-le-corps les tâches de développement économique, social et culturel du pays".
Appel à la consolidation de "l'unité nationale"
Le président Kaboré a rassuré que le gouvernement mettra tout en œuvre pour être à la hauteur de ses responsabilités, en recherchant les solutions appropriées aux préoccupations des Burkinabè.
M. Kaboré a réaffirmé sa "disponibilité et celle du gouvernement au dialogue et à la concertation avec tous les partenaires sociaux, sans démagogie, sans excès, ni faiblesse et dans le respect mutuel", les invitant "à s'inscrire dans cette dynamique pour préserver la paix qui reste un des biens les plus précieux".
"Chaque jour, nous devons nous battre, chacun à son poste de travail, pour mériter de la nation et offrir constamment à nos populations des raisons d'espérer à l'amélioration de leurs conditions", a-t-il dit.
C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, il apparaît impérieux de "nous comporter de façon à consolider l'unité nationale".