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Niger/Bilan 2016 : une avalanche d'attaques terroristes

Xinhua | 22.12.2016 08h28

Au Niger, l'année 2016 qui s'achève aura été une année difficile pour le pays sur le plan sécuritaire, marquée par la recrudescence des attaques terroristes à partir des frontières malienne, libyenne et nigériane, faisant plusieurs centaines de victimes civiles et militaires, et des centaines de milliers de déplacés.

Or, pour combattre ces bandes djihadistes et autres narcotrafiquants qui sèment la terreur au Sahel, le gouvernement consacre depuis cinq ans, près de 10% des recettes budgétaires du pays, selon le ministre nigérien des Finances, Massaoudou Hassoumi, ancien patron de la Défense, ce qui lui a permis de poursuivre la formation, l'entraînement, l'accroissement des effectifs et l'équipement des forces de défense et de sécurité dont il a renforcé la présence dans les régions du pays qui sont les plus exposées aux menaces.

Cependant, en dépit de tous ces moyens colossaux mobilisés, le pays a été, au cours de cette année, la cible de plusieurs attaques meurtrières perpétrées par ces forces du mal, endeuillant plusieurs familles et créant une situation sécuritaire et humanitaire préoccupante notamment dans sa partie est, à Diffa (proche de la frontière avec le Nigéria), où sévit depuis près de deux ans le groupe Boko Haram.

Les Nigériens garderont encore et pour longtemps ce jeudi de ténèbres du mois de juin 2016 où une trentaine d'éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes a été massacrée dans une attaque surprise de leur poste à Bosso, région de Diffa, par des centaines de combattants de Boko Haram, et la tuerie, le 7 octobre dernier, de 22 autres soldats nigériens assurant la sécurité des réfugiés maliens du camp de Tazalit, à 45 km au nord-ouest de Tassara (région de Tahoua), par une bande de criminels armés venus du Nord-Mali.

Cependant, la première action terroriste de l'année 2016 a été l'oeuvre de Boko Haram, le 16 janvier à Kablewa, dans la commune de Bosso, où six éléments des FDS nigériennes ont été tués et cinq autres blessés, lorsque leur véhicule a sauté sur un engin explosif, alors qu'ils étaient en patrouille dans une zone où sévit souvent la secte islamiste armée à travers des actions isolées.

Elle est intervenue alors même que cette partie du Niger est placée sous l'état d'urgence plusieurs mois auparavant.

Une semaine après, le 23 janvier, c'est le ministre nigérien de l'Intérieur et de la Sécurité publique de l'époque, M. Massaoudou Hassoumi, qui a annoncé sur les medias que ses services ont déjoué, un mois auparavant, un attentat à Niamey similaire à celui qui avait visé le restaurant Cappuccino et l'hôtel Splendid, dans la nuit du 16 au 17 janvier à Ouagadougou, au Burkina Faso, faisant une trentaine de morts.

Il a estimé le nombre des suspects entre trois à quatre. "Des gens qui étaient venus bien sûr du Nord-Mali et de Libye", a-t-il précisé.

Et depuis, c'est la psychose d'attaque terroriste dans la capitale nigérienne, la sécurité est plus que jamais renforcée devant les hôtels, les institutions de l'Etat et certains lieux de cultes notamment les églises.

Le 16 mars, à quatre jours du second tour de l'élection présidentielle remportée par le président sortant Mahamadou Issoufou pour un second mandat, le Niger déplore, dans deux attaques terroristes séparées, la mort de quatre éléments des FDS dont un officier, à Bosso, région de Diffa (extrême sud-est), par Boko Haram, et à Dolbel, région de Tillabéry (extrême sud-ouest, proche des frontières du Mali et du Burkina Faso), par des "individus non identifiés" venus à bord de véhicules et de motos.

A la suite d'opérations de ratissage engagées par les Forces armées nigériennes dans la zone de Diffa, proche de la frontière du Nigeria, après une embuscade dans laquelle six gardes nationaux ont trouvé la mort, trois terroristes ont été appréhendés et les corps de quatre autres découverts, le 1er avril, morts suite à l'accrochage avec les éléments de la Garde nationale du Niger.

En mi-juillet, les FDS ont, dans le cadre d'une Force multinationale mixte, lancé depuis Diffa la première opération d'envergure contre le groupe terroriste Boko Haram, sur le territoire du Nigeria, à l'aide de plusieurs dizaines de chars et autres véhicules blindés lourdement armés.

Par une puissance de feu sans égale et l'appui aérien coordonné des pays de la Force multinationale mixte, les vaillantes forces armées nigériennes "ont nettoyé avec succès le village de Doutsi et reconquis la ville de Damasak, au Nigéria".

Les opérations de ratissage qui ont suivi ont permis de neutraliser les poches de résistance de la secte Boko Haram, notamment le restant des éléments retranchés au bord de la rivière "Komadougou Yobé", et au-delà.

Pendant l'année 2016, septembre a été le mois le plus secoué avec pas moins d'une dizaine d'attaques à Toumour, Gueskérou, Bosso, avec son corollaire de morts, de personnes déplacées et de biens détruits.

Suite à ces attaques criminelles, une vaste opération de ratissage a été engagée contre Boko Haram par la force bilatérale mixte Tchad-Niger dans la zone de Diffa au cours de laquelle 123 terroristes ont été tués, deux autres capturés et une importante quantité d'armes et de munitions récupérées, annonce-t-on de source officielle.

Par ailleurs, 14 militaires nigériens ont perdu la vie et 29 autres blessés.

Cette opération a permis également de libérer, après de violents accrochages, les localités nigérianes de Malafatori, Damasak, Abagam et Gachagar, proches de la ville nigérienne de Bosso.

Mais comme pour montrer qu'ils peuvent frapper en tout lieu et à tout moment, c'est la prison de haute sécurité de Koutoukalé (50 km, ouest de Niamey) qui abrite les détenus les plus dangereux notamment les djihadistes maliens et du groupe terroriste Boko Haram qui a été la cible de plusieurs terroristes venus du Nord-Mali, le matin du 17 octobre. Ils ont été mis en déroute par les vaillantes FDS, laissant derrière eux le corps d'un des leurs.

Quarante huit heures auparavant, le 15 octobre, c'est un citoyen américain travaillant pour une ONG, qui a été enlevé à Abalak, région de Tahoua (proche de la frontière malienne), par un groupe de personnes armées à bord d'un véhicule, pour reprendre la route du Mali, après avoir tué un garde national et le gardien de la maison.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou qui devait participer le samedi 15 octobre à Lomé (Togo) au sommet extraordinaire des chefs d'Etats et de gouvernement de l'Union africaine sur la sécurité maritime, a annulé à la dernière minute sa mission, "pour suivre personnellement ce dossier". Plus de deux mois après, aucune trace de l'otage.

Le 25 novembre, des bandits armés tendent une embuscade et tuent deux éléments de la gendarmerie nationale à Bankilaré (extrême ouest, proche de la frontière nord Mali).

A ces attaques terroristes viennent s'ajouter quelques actes crapuleux relevant de la criminalité urbaine. C'est notamment le cas à Gamji dans le département de Gazaoua, région de Maradi (centre du Niger), où deux villageois, dont un commerçant, ont été tués et un autre gravement blessé, le 17 décembre dernier, par des voleurs lourdement armés. Les malfrats, au nombre de neuf, venus à bord de motos, ont disparu dans la nature avec un butin de trois millions de FCFA.

Pendant près de cinq ans de persécutions de toutes parts, aucun groupe terroriste n'a réussi à s'implanter sur le territoire nigérien. L'armée nigérienne a su contenir la menace quotidienne du groupe terroriste Boko Haram, dans l'extrême sud-est, proche de la frontière, les incursions des groupes djihadistes du Nord-Mali et la présence des groupes terroristes et autres trafiquants de drogue dans le sud de la Libye, sur sa frontière nord-est.

Mais ces attaques ont placé plus de 340.000 personnes dans l'insécurité alimentaire et environ 12.000 enfants dans un état de malnutrition sévère, dans la région de Diffa, selon le dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies à Niamey (OCHA).

Environ 51% de la population auront besoin d'aide alimentaire en 2017. Dans certains départements comme celui de Goudoumaria, le taux de malnutrition chronique a atteint 60,4%.

Le gouvernement nigérien, par la voix de son premier ministre Brigi Rafini, a plusieurs fois fait appel à la solidarité internationale pour venir "urgemment" en aide à ces vies en souffrance.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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