Dernière mise à jour à 08h57 le 25/01
L'Association des journalistes du Burkina Faso (AJB) a condamné sans réserve les actes d'agression et d'intimidation répétitif à l'encontre de M. Ali Mamadou Compaoré, un journaliste travaillant pour la télévision publique du Burkina Faso.
Dans une déclaration signée, mardi, par son président Guezouma Sanogo, l'AJB informe que le 9 janvier 2017, Ali Mamadou Compaoré, qui intervient aussi dans une émission de débats sur la télévision privée BF1, a été agressé dans son quartier.
En effet, poursuit le texte, alors qu'il marchait à quelques pas de son domicile, deux jeunes inconnus juchés sur une moto sont arrivés derrière lui et ont menacé de lui casser les jambes s'il n'arrêtait pas d'insulter le président du Faso et de lui manquer du respect.
Selon toujours l'AJB, M. Compaoré a été également victime d'intimidations via des coups de fil et livré en pâture sur une radio de la place.
"Un intervenant sur cette radio a même menacé de prendre ses responsabilités si le Conseil supérieur de la communication ne sévissait pas le journaliste. Dans le sillage, il a été alerté d'une mise à prix de sa tête", souligne la déclaration.
Pour le syndicat des journalistes, M. Compaoré subit autant de pressions pour s'être librement exprimé sur des sujets de société comme le discours de fin d'année du Président du Faso, le million de FCFA que se sont octroyés les députés en fin d'année.
Ces pressions multiformes n'ont qu'une seule visée : le contraindre à renoncer à sa participation à "Presse écho", une émission de débats diffusée sur la télévision BF1.
L'AJB rappelle que tout citoyen burkinabè, a fortiori un journaliste, a le droit de dire ce qu'il pense du président du Faso au nom de son droit à la liberté d'opinion et d'expression, reconnu par notre Constitution et de nombreux autres textes internationaux auxquels le Burkina Faso a librement souscrit.
"Il est à noter à ce sujet que des dispositions rétrogrades et antidémocratiques comme le délit d'outrage au chef de l'Etat ont été supprimées des lois régissant les médias au Burkina Faso par le Conseil national de la transition", a-t-elle noté.
L'AJB appelle, par conséquent, le gouvernement à garantir ce droit du journaliste Compaoré en prenant toutes les mesures nécessaires pour garantir sa sécurité.
Elle interpelle les leaders politiques sur la nécessité de sensibiliser leurs militants afin qu'ils respectent scrupuleusement le droit à la liberté d'opinion et de ton des journalistes.