Dernière mise à jour à 10h13 le 22/05
Un groupe de sept partis de Guinée-Bissau a accusé vendredi le président José Mario Vaz d'avoir rejeté un accord international visant à mettre fin à la crise politique qui sévit depuis près de deux ans dans le pays.
Dans une déclaration, ces partis, dont le PAIGC, le PCD, l'UM et le PND (représentés au Parlement), ont estimé que José Mario Vaz avait rejeté l'Accord de Conakry en refusant de démettre le gouvernement du Premier ministre Umaro Sissoco Embalo et de nommer un nouveau Premier ministre de consensus.
Signé en octobre 2016 par les différents acteurs politiques bissau-guinéens pour résoudre la crise politique, l'Accord de Conakry est un outil parrainé par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et soutenu par la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unies, ont-ils rappelé.
Au cours d'une réunion tenue jeudi à Bissau, José Mario Vaz a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de démettre le gouvernement d'Umaro Sissoco Embalo tant que le Parlement n'aurait pas examiné son programme pour l'approuver ou le rejeter.
Pour les sept partis politiques, cette position équivaut à un "coup d'Etat" et à mettre le pays en confrontation directe avec la communauté internationale, ce qui aggrave considérablement la crise politique, économique et sociale.
Les sept formations politiques appellent toutes les forces vives du pays à se coordonner pour créer un front républicain en vue d'instaurer l'ordre constitutionnel.
Elles ont également exhorté la CEDEAO à appliquer rapidement des sanctions contre les figures politiques qui continuent à faire obstacle à la mise en œuvre et à l'application de l'Accord de Conakry.
La CEDEAO a donné un délai aux acteurs politiques bissau-guinéens jusqu'au 25 mai prochain pour appliquer l'accord sous peine de sanctions.
Par ailleurs, l'Union européenne a exigé le respect des recommandations de la CEDEAO dans un communiqué publié vendredi par sa représentation à Bissau.