Dernière mise à jour à 09h05 le 15/06
La Mission conjointe de supervision et d'évaluation (JMEC) au Soudan du Sud, a déclaré qu'elle soutenait la résolution des dirigeants régionaux pour redynamiser les accords de paix jusqu'à présent en difficulté.
"La JMEC a salué le communiqué publié à l'issue du 31ème sommet extraordinaire des chefs d'État de l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD), et la décision de convoquer un Forum de revitalisation de haut niveau des parties à l'Accord sur la résolution du conflit en République du Soudan du Sud (ARCSS)", a annoncé la mission.
La JMEC a ajouté qu'elle demandé à l'IGAD, instance qui avait négocié l'accord de paix d'août 2015 à Addis-Abeba en Éthiopie, de convoquer le forum des parties à l'accord de paix, en incluant les groupes exclus.
Ce forum devra discuter de la restauration d'un cessez-le-feu permanent, d'un retour à une mise en œuvre complète de l'accord, et de l'adoption d'un calendrier révisé réaliste pour la mise en œuvre de cet accord jusqu'à la conduite d'élections démocratiques à l'issue d'une période de transition, selon les dirigeants.
"Avant ce forum, inviter les autres groupes d'opposition majeurs à participer, sans conditions préalables ; exiger un calendrier clair et réaliste pour le déploiement de la Force de protection régionale (RPF) pour fournir un environnement neutre et sécurisé pour la mise en œuvre de l'accord de paix", indique la JMEC.
Ce communiqué a été publié malgré les propos du président du JMEC, Festus Mogae, qui a déclaré lors du sommet lundi que le statu quo actuel fonctionnait de manière harmonieuse pour apporter la paix à ce pays, le plus jeune au monde, sans l'ex-Premier vice-président limogé, Riek Machar.
"Il y a une très bonne relation de travail entre le président Salva Kiir et le Premier vice-président, Taban Deng Gai, mais les progrès réels sont toujours absents et le rythme de mise en œuvre de l'Accord de paix est trop lent", a estimé la JMEC.
La JMEC a ajouté que M. Mogae exigeait également que l'IGAD agisse de manière collective et déterminée en parlant d'une seule voix, et que les dirigeants du Soudan du Sud mettent fin aux violences pour rechercher une solution politique et revenir à une pleine mise en œuvre de l'accord de paix.
Le Soudan du Sud a plongé dans la violence en décembre 2013 suite à un litige politique entre le président Kiir et son ex-vice-président Riek Machar, déclenchant des combats entre les forces loyales à M. Kiir, principalement d'ethnie dinka, et celles loyales à M. Machar, appartenant essentiellement à l'ethnie nuer.
Un accord de paix conclu en 2015 pour mettre fin aux violences a été une nouvelle fois enfreint en juillet 2016 quand les factions rivales ont repris les combats dans la capitale, contraignant le dirigeant rebelle Machar à fuir en exil.
Ce conflit a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2 millions de déplacés, et contraint plus de 1,5 million de personnes à fuir vers des pays voisins.