Dernière mise à jour à 08h44 le 19/06
Seuls 20 pays du continent africain sont véritablement engagés dans la lutte contre le mariage des enfants, depuis la campagne continentale initiée par l'Union Africaine, en mai 2014, a déploré samedi à Xinhua, à Cotonou, Mariama Cissé Mohamed, secrétaire permanente du comité Africain des experts sur les Droits et le Bien-être des enfants.
Dans un entretien accordé à Xinhua dans la capitale économique béninoise, Mariama Cissé Mohamed, qui a représenté la commission aux Affaires sociales de l'Union Africaine, au lancement de la campagne tolérance zéro au mariage des enfants au Bénin, a salué la volonté politique du gouvernement béninois à promouvoir le droits des filles.
"Aujourd'hui, le Bénin est le 20ème pays sur le continent à lancer une vaste campagne contre le mariage précoce et forcé des enfants. Je voudrais remercier le gouvernement béninois pour cette initiative noble visant à la protection et la promotion des droits de l'enfant, en particulier ceux des filles", a-t-elle confié.
En effet, a-t-elle souligné, face au mariage des enfants qui fait des millions de victimes en Afrique, l'Union Africaine a décidé d'agir en lançant le 29 mai 2014, une campagne continentale contre ce fléau.
Cette campagne vise, entre autres, à soutenir les actions juridiques et politiques de protection et de promotion des droits des enfants ; de mobiliser la conscience continentale sur l'impact socio-économique négatif au mariage des enfants ; de renforcer les mouvements sociaux et la mobilisation sociale au niveau local et national, et d'accroitre la capacité des acteurs non étatique à entreprendre des activités de plaidoyer.
Cette campagne, a-t-elle poursuivi, permet de renforcer la mise en exergue des textes adoptés par l'Union Africaine, notamment la Charte africaine des droits et du bienêtre de l'enfant et du protocole des droits de l'enfant qui interdise le mariage des enfants.
Pour la secrétaire permanente du comité Africain des experts sur les Droits et le Bien-être des enfants, le mariage des enfants viole leurs droits, en particulier de la jeune fille qui perd son droit à l'éducation et par là-même son aspiration à une vie épanouie.
"Le mariage des enfants est l'une des causes de la mortalité et de la morbidité maternelle chez les filles et fortement associé à la fistule obstétricale, les exposant également à l'infection VIH et autres maladies sexuellement transmissibles", a-t-elle regretté, soulignant l'urgence pour les dirigeants africains à lutter contre ce fléau.
"Mettre fin au mariage des enfants est à notre portée. Pour cela, chacun doit jouer sa partition. Mais l'effort collectif donnera de meilleurs résultats. Unissons-nous alors pour lutter contre le mariage des enfants sur le continent africain", a-t-elle plaidé.