Dernière mise à jour à 10h32 le 12/07
1/3Des membres du personnel ivoiriens et des techniciens chinois discutent ensemble sur le chantier de la centrale hydroélectrique de Soubré. (Photo Pan Siwei / Xinhua)
2/3La centrale hydroélectrique de Soubré. (Photo Pan Siwei / Xinhua)
3/3Des habitantes locales dansent pour célébrer la première livraison d'électricité de la centrale hydroelectrique nouvellement mise en service à Soubré. Photo prise le 30 juin 2017. (Photo Pan Siwei / Xinhua)
Sur les bords de la rivière Sassandra, en Côte d'Ivoire, dans l'Ouest de l'Afrique, un magnifique bâtiment a émergé, à environ 400 kilomètres de la capitale économique du pays, Abidjan.
Il y a environ une semaine, une cérémonie a eu lieu ici pour marquer officiellement le début de la production d'électricité à la centrale hydroélectrique de Soubré, une centrale d'une capacité de 275 mégawatts, construite par une entreprise chinoise.
La centrale, dont la construction a commencé en 2013, a été achevée avec huit mois d'avance, créant un nouveau « miracle chinois ».
« C'est la quatrième année que je travaille pour le projet de la centrale hydroélectrique et j'apprécie vraiment cette opportunité d'emploi », a déclaré Alphonse Kouadio, topographe de 31 ans et père de trois enfants.
« Mes collègues chinois m'ont enseigné des compétences pragmatiques et j'apprends d'eux l'esprit de travail acharné », a-t-il ajouté. « C'est une leçon importante qui me profitera pendant toute ma vie ».
Un ancien dicton chinois affirme que l'eau qui est loin n'éteint pas le feu et qu'il vaut mieux un voisin proche qu'un cousin éloigné. Aujourd'hui, Alphonse comprend cette vérité mieux que jamais.
En juillet de l'année dernière, la maison d'Alphonse a pris feu et toute sa famille a été piégée dans une mer de flammes. « Mes collègues chinois m'ont aidé à les retirer des flammes et à éteindre le feu », a-t-il rappelé.
« La société a ensuite organisé une collecte de fonds pour moi », a ajouté Alphonse en larmes. « Cette aide désintéressée m'a aidé à m'en sortir et à démarrer une nouvelle vie ».
A 20 km du centre-ville du Soubré se trouve Kouamekro, un village destiné au relogement et qui accueille environ 500 résidents de la zone du réservoir.
« Le gouvernement local nous a donné une maison et nous a accordé une allocation d'installation. Nous sommes arrivés ici au début de cette année », a de son côté déclaré Martin Kouakou, un villageois.
« Ma maison a trois chambres et un salon. Je n'aurais jamais imaginé vivre dans un endroit aussi grand et aussi beau », a-t-il dit.
Selon le maire de Soubré, Traore Lassina, près de 3 000 personnes devraient être relogées en raison de la construction de la centrale hydroélectrique de Soubré et Kouamekro est l'un des lieux destinés à cet effet.
M. Lassina estime par ailleurs qu'il est urgent et important d'aider les personnes déplacées à renforcer leurs propres capacités à gagner leur vie, en plus du soutien du gouvernement.
« Je prévois d'acheter des semences et des machines agricoles avec l'allocation de déménagement et de commencer la culture », a déclaré Martin Kouakou.
« Je tiens à remercier la Chine pour sa coopération avec la Côte d'Ivoire dans la construction de a centrale hydroélectrique dans ma ville natale et de nous faire une si belle patrie », a-t-il ajouté.
Maryline Kouadio, secrétaire du département technologie du projet, est arrivée à Soubré en 2014, juste après avoir obtenu son diplôme de l'Université Félix-Houphouët-Boigny, un établissement ivoirien.
« Quand je suis arrivée ici, j'ai été un peu frustrée du fait de la barrière linguistique entre les ouvriers chinois et moi », a-t-elle rappelé.
Mais au fil du temps, elle a commencé à trouver que ses collègues étaient tous gentils et heureux de nouer des liens d'amitié avec elle. « En 2015, ils m'ont invité à célébrer ensemble le Nouvel An chinois. J'ai pu goûter aux raviolis chinois, et leur goût était incroyable ! », a-t-elle dit.
Avec l'achèvement et la mise en service de la centrale hydroélectrique, de nombreux collègues chinois de Maryline Kouadio vont repartir en Chine d'ici quelques mois seulement.
« J'ai un peu de peine de les voir partir », a-t-elle confié. « Nous allons gérer la centrale hydroélectrique de Soubré en tant que nouveaux propriétaires et nous servirons les entreprises et en ferons profiter les gens avec les technologies et l'esprit appris auprès des Chinois au cours des trois dernières années ».