Kenya : la police déclare avoir enregistré six morts dans les violences post-électorales

La police kenyane a rejeté dimanche des informations selon lesquelles plus de 100 personnes ont été tuées dans les violences ces des deux derniers jours suivant la publication des résultats des élections présidentielles, donnant le président sortant Uhuru Kenyatta gagnant.

Le porte-parole de la police, George Kinoti, a déclaré que seulement six personnes ont été tuées à Nairobi et à Kisumu dans l'ouest du Kenya, où des criminels armés ont attaqué des policiers, ce qui s'est soldé par la mort des assaillants.

"Nous sommes également au courant d'un incident très triste et malheureux dans lequel une petite fille de neuf ans a été abattue dans sa maison à Mathare, à Nairobi, par des personnes inconnues", a déclaré M. Kinoti dans un communiqué publié à Nairobi.

Il a affirmé que deux criminels ont été tués par balles dans un supermarché de Nairobi, lorsqu'ils ont tenté d'attaquer les policiers "avec des machettes".

Il a déclaré qu'une troisième personne a été tuée dans le quartier résidentiel de Starehe à Nairobi, faisant partie d'un groupe de 25 hommes armés qui ont envahi des maisons privées après avoir attaqué des policiers.

Deux autres criminels ont été fatalement neutralisés après qu'un gang de six aient ouvert un magasin dans un quartier résidentiel à Nairobi. "Alors que la police les poursuivait, ils ont tiré sur les policiers, qui ont répondu par des tirs", a déclaré Kinoti.

Le porte-parole de la police a déclaré que la sixième personne a été tuée dans la ville de Kisumu, au bord du lac Vcitoria, dans l'ouest du Kenya, faisant partie d'un groupe qui a monté une barricade sur la route et attaqué des automobilistes et des piétons.

"Les policiers qui ont tenté de procéder à l'arrestation de ces hommes ont également été attaqués", a déclaré M. Kinoti.

Une autre cadavre a été découverte au bord d'une route, avec des plaies fraîches dans une bidonville de Nairobi, mais les circonstances du meurtre restent inconnues, a-t-il ajouté.

"Nous souhaitons informer le public que nous enquêtons sur un certain nombre de personnes soupçonnées d'incitation à la violence, soit directement, soit par le biais d'annonces intempestives sur des médias sociaux, en vue de les traduire en justice", a déclaré par ailleurs M. Kinoti.

"Nous exhortons tous les Kenyans à éviter de faire circuler des photos qui ne sont pas vérifiées, qui sont utilisées pour inciter la violence et saper notre sécurité. Les policiers sont prêts à protéger les vies et les biens contre les émeutiers violents", a-t-il déclaré.

Le camp du candidat présidentiel malheureux Raila Odinga avait affirmé samedi que près de 100 personnes ont été tuées par la police en réponse aux manifestations qui ont éclaté après l'annonce des résultats des élections présidentielles vendredi.

Le conseiller juridique du parti de M. Odinga, la Super Alliance nationale (NASA), James Orengo, a déclaré que les morts dans les violences post-électorales sont le résultat d'un ordre donné par de hauts fonctionnaires à la police de tirer à mort.

Selon la Commission nationale des droits de l'homme du Kenya financée par l'Etat, 24 personnes ont été tuées dans les violences post-électorales depuis le 8 août.