Dernière mise à jour à 08h33 le 21/08
Comment encourager la cohésion sociale chez les jeunes africains, avenir du continent, surtout ceux issus des zones touchées par des conflits ? Ngone Sow, experte internationale en matière de communication pour le développement auprès de la représentation du Programme des Nations unies pour le développement au Sénégal (PNUD-Sénégal), a donné sa réponse.
Mme Sow s'est exprimée en marge des travaux d'un atelier organisé à Bujumbura, au Burundi, pour débattre sur les résultats déjà atteints par le projet d'appui à la sécurité communautaire et la cohésion sociale.
"L'important est que les jeunes ciblés aient entièrement accès à toute la matière informationnelle sur l'importance de sauvegarder la cohésion sociale et la paix dans n'importe quel contexte, particulièrement celui de la guerre civile", a-t-elle souligné, car "dans les zones africaines touchées par des conflits, il serait illusoire de développement sans parler de paix et vice versa".
A ses yeux, dans le cadre du jeu de la démocratie en Afrique, au lieu d'avoir recours à la violence et d'être instrumentalisés par les politiciens, les jeunes africains devraient plutôt mettre en avant des plaidoyers sur la mise en place des conditions leur permettant de "libérer la parole" sur les préoccupations quotidiennes d'intérêt vital, telles que l'accès à des routes "correctes", à l'éclairage, à l'électricité, à l'eau potable, au développement socioprofessionnel, etc.
Ces thématiques vitaux, a-t-elle insisté, devraient être des tribunes d'expression et des plateformes d'échanges pour les jeunes africains à développer dans les années à venir dans le cadre du processus mondial menant à l'atteinte des Objectifs de développement dDurable (ODD) à l'horizon 2030.
D'après elle, plus un jeune Africain évoluant en zone conflictuelle évite de gaspiller inutilement ses énergies mentales, intellectuelles et physiques en se gardant d'être manipulé par des politiciens dont il ne connaît pas les tenants et les aboutissants, plus il sera enclin à penser à développer sa propre compétence personnelle pour son propre intérêt en lieu et place de la promotion de la violence.
Selon elle, dans le processus de diffusion des informations pour le développement, il faut d'abord élaborer une stratégie de communication avant de diffuser les informations, pour éviter de créer des confusions pour ces jeunes.
Dans la quête pour l'assise d'une sécurité communautaire et d'une cohésion sociale dans leur cadre de vie, les jeunes africains affectés par des conflits font face à d'immenses défis, principalement liés à la prévention des conflits en s'appuyant sur la communication appropriée aux temps de crise, a-t-elle noté.
Mme Sow a exhorté à mettre un accent particulier sur toutes les étapes du processus d'un projet de développement, depuis la phase de conception jusqu'à la clôture, en ce qui concerne les soins apportés à la stratégie de prévention de conflits axée sur la paix au plan communicationnel.
Car, a-t-elle expliqué, le monde contemporain évoluant actuellement en numérique fonctionne est devenu un "village planétaire" si bien qu'un conflit survenu à une heure déterminée au Burundi ou dans la sous-région comme en Tanzanie, est en temps réel "comme une traînée de poudre" sous d'autres cieux africains, que ce soit au Mali ou en RCA.
Si l'Afrique veut se développer en comptant sur ses jeunes talents, a-t-elle insisté, elle doit se battre impérativement pour asseoir durablement un "contexte sécurisé et paisible".
Le processus de recherche de cohésion sociale chez les jeunes africains habitant dans les zones touchées par le conflit, a-t-elle souligné par ailleurs, doit aussi intégrer la problématique de la planification, pour éviter une communication trop tardive.
Pour rectifier le tir, a-t-elle proposé, les jeunes acteurs africains des zones touchées par des conflits devraient s'inscrire dans un schéma "innovateur" et "rompre avec l'esprit de routine", en fignolant le processus communicationnel pour le développement, en vue d'un meilleur suivi et d'une bonne surveillance.
Sur ce volet, Mme Sow a recommandé également que ces jeunes promeuvent "l'approche multimédia" sous l'angle d'une bonne combinaison entre le segment socioéducatif, la dimension institutionnelle et le phénomène en vogue des réseaux sociaux.
"Aujourd'hui, les réseaux sociaux constituent un outil extrêmement puissants en matière de partage d'informations, si bien que le génie en la matière, réside dans la capacité de leur bonne utilisation en les canalisant uniquement vers une meilleur cohésion sociale dans les milieux de ces jeunes africains des zones conflictuelles", a-t-elle fait remarquer.