Dernière mise à jour à 09h07 le 12/09
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé lundi avoir suspendu ses opérations dans la région d'Équatoria au Soudan du Sud, suite au meurtre d'un membre de son personnel vendredi dernier alors qu'ils participaient à une livraison d'aide humanitaire aux victimes du conflité armé.
Mari Aftret Mortvert, porte-parole du CICR au Soudan du Sud, a déclaré que son organisation avait temporairement suspendu ses opérations dans la région d'Équatoria pour évaluer la situation de sécurité et en signe de deuil pour leurs collègues assassinés.
M. Mortvert a ajouté que le CICR menait actuellement des investigations sur la mort du chauffeur avant de prendre une décision sur l'avenir de ses opérations dans cette région.
"Pour l'instant nos déplacements ont été stoppés dans la région d'Équatoria. Nous essayons juste de comprendre et d'enquêter sur ce qui s'est passé, mais il est trop tôt pour donner des détails sur quand, où et comment nous poursuivrons nos activités", a déclaré M. Mortvert à Xinhua par téléphone.
Lukudu Kennedy Laki Emmanuel, qui a rejoint le CICR en tant que chauffeur de camion en 2014, a été abattu lorsqu'un convoi de neuf camions et d'un véhicule à quatre roues a été abattu par des assaillants non identifiés.
L'agence d'aide humanitaire a déclaré que ce convoi revenait d'une opération d'aide dans la région d'Équatoria Ouest.
Selon l'ONU, le Soudan du Sud est devenu un environnement hostile pour les travailleurs humanitaires. Depuis le début de la guerre civile dans ce pays d'Afrique de l'Est en 2013, plus de 80 travailleurs humanitaires ont été tués, dont 16 au cours de cette seule année.
Conformément au droit humanitaire international, les attaques intentionnelles contre le personnel d'aide humanitaire peuvent constituer des crimes contre l'Humanité.
Le Soudan du Sud est embourbé dans un conflit qui dure depuis plus de trois ans et a prélevé un tribut dévastateur sur la population du Soudan du Sud.
L'accord de paix signé à Addis-Abeba en 2015 sous une forte pression internationale a été de nouveau rompu avec la reprise des violences entre les forces rivales du gouvernement et de l'opposition à Juba, capitale du pays, en juillet 2016.
Ce conflit s'est propagé depuis à d'autres régions qui bénéficiaient auparavant d'une paix relative, provoquant des déplacements massifs d'au moins 4 millions de personnes au total à l'intérieur du pays et vers les pays voisins.