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Péninsule coréenne : la seule façon de sortir de la crise est le dialogue

le Quotidien du Peuple en ligne | 11.09.2017 15h47

Le Président Xi Jinping a récemment accepté de s'entretenir au téléphone avec le Président américain Donald Trump, la Chancelière allemande Angela Merkel et le Président français Emmanuel Macron, se concentrant à chaque fois sur le même problème : l'échange de vues sur la situation dans la péninsule coréenne. Avant cela, lors de la réunion des dirigeants des pays des BRICS de Xiamen, Xi Jinping et le Président russe Vladimir Poutine avaient eu un échange de vues approfondi sur les derniers tests nucléaires de la RPDC. Bien entendu, les dirigeants des grandes puissances se sont dits préoccupés par cette nouvelle tendance après la nouvelle série de tests nucléaires en RPDC, qui ont encore tendu la situation internationale et ont dit vouloir renforcer la communication, la coordination et la coopération pour trouver une solution au problème nucléaire dans la péninsule coréenne le plus tôt possible.

Dans les conversations qui viennent d'être mentionnées, le message fort transmis par la partie chinoise est celui d'une « triple exigence » : respecter l'objectif de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, insister pour maintenir la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est et insister sur le fait que la question de la péninsule coréenne ne peut être résolue que par des moyens pacifiques, y compris le dialogue et la consultation. Les deux premières « exigences » sont l'objectif, et la dernière est la façon et les moyens d'atteindre ce but. Du point de vue des dirigeants de divers pays, tout le monde est fondamentalement d'accord sur les deux objectifs de la dénucléarisation de la péninsule et du maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Cependant, il existe des différences subtiles dans la réalisation de ces deux objectifs.

Il existe plusieurs façons de résoudre le problème de la péninsule coréenne, mais seulement une voie pour en sortir. Il est certain que le nouveau test nucléaire de la RPDC a gravement violé les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et a affecté le système international de non-prolifération nucléaire, de même qu'il a détérioré la situation en Asie du Nord-Est. Il doit faire l'objet d'une forte opposition et d'une forte condamnation de la communauté internationale et ne va avoir pour conséquences, pour la RPDC, que davantage de sanctions et d'isolement international. Sur ce point, la communauté internationale doit aussi être plus consciente que les sanctions contre la RPDC, la pression et l'isolement ne résoudront pas fondamentalement le problème nucléaire de ce pays. En même temps, pour la RPDC, le nucléaire n'a pas renforcé ses garanties de sécurité et il ne les améliorera pas. Ce cycle vicieux que connaît la péninsule ne fera que renforcer le dilemme en matière de sécurité des parties prenantes, en particulier la RPDC et les États-Unis et la Corée du Sud, mais il pourrait aussi amener finalement toutes les parties à ne pas vouloir voir un bain de sang. La seule façon de sortir de ce dilemme est le dialogue.

Tout au long de son déroulement, le dialogue sur le problème de la péninsule a connu bien des péripéties, et le faire redémarrer sera plus difficile. En particulier, le problème nucléaire de la péninsule s'est déjà écarté de son « point d'origine » du sans nucléaire, et le retour à ce « point d'origine » est devenu un objectif de dialogue plutôt qu'un « point de départ », et c'est la nouvelle réalité du problème auquel fait face la péninsule. Le point central dans la péninsule, c'est le problème de sécurité. La caractéristique fondamentale du problème de sécurité dans la péninsule, c'est que les parties qui s'opposent se trouvent dans un dilemme de sécurité. Le point crucial de ce dilemme de sécurité réside dans la méfiance mutuelle de longue date et profondément ancrée qui règne entre les États-Unis et la RPDC ; chacun ont leurs propres problèmes de sécurité légitimes, la difficulté réside donc dans la façon de résoudre toutes les préoccupations de ces parties en matière de sécurité. L'initiative de la « double suspension » proposée par la partie chinoise, à savoir la suspension des activités nucléaires par la RPDC et celle des exercices militaires conjoints à grande échelle par les États-Unis et la Corée du Sud, et la réalisation de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et l'établissement d'une approche « parallèle à deux voies » pour un mécanisme de paix dans la péninsule, saisit le cœur même du problème de la péninsule, identifie le problème crucial de la péninsule, aborde de manière stratégique les difficiles problèmes que connaît la péninsule, et prend en considération les problèmes de sécurité des différentes parties. Certes, ce programme ne permet pas à toutes les parties prenantes au problème de la péninsule d'être pleinement satisfaites, mais il peut tout au moins contribuer à résoudre le dilemme de sécurité dans cette région, et trancher le « nœud gordien » du problème nucléaire dans la péninsule.

Les initiatives et les idées que nous venons de mentionner rencontrent une attention et une reconnaissance au sein de la communauté internationale. Un récent éditorial du New York Times a également fait une proposition de « double suspension » a destination du Président Trump, estimant qu'il devrait essayer cette possibilité avant une guerre intentionnelle ou erronée. Le chemin du dialogue sera forcément cahoteux, plein d'obstacles, de tournants et de virages, mais y a-t-il un choix plus réaliste que cette voie ? D'une manière générale, la communauté internationale espère résoudre le problème de la péninsule par le biais du dialogue, et la clé réside dans des décisions politiques de la RPDC, des États-Unis et de la Corée du Sud. À l'heure actuelle, la situation dans la péninsule est très dangereuse et oblige les parties à prendre leurs responsabilités et à accepter de faire les compromis qui s'imposent.

(L'auteur Jia Xiudong est commentateur spécial au journal et chercheur émérite à l'Institut chinois d'études internationales)

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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