Dernière mise à jour à 08h58 le 19/09
La société internationale d'audit KPMG doit être tenue responsable pour son implication dans sa conduite immorale motivée politiquement, a déclaré lundi le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir.
Cette déclaration a été faite suite au retrait par la KPMG de son rapport sur "l'unité voyou" du SARS (South African Revenue Services).
Vendredi dernier, la KPMG a annoncé sa décision de retirer le rapport qui dénonçait des irrégularités dans la mise en place de l'unité accusée d'espionner les contribuables, dont des VIP, par le biais de collectes illégales de renseignements.
La KPMG a reconnu que son rapport sur le SARS manquait de preuves pour qualifier cette unité de "voyou" et a proposé de rendre l'amende de 23 millions de rands qu'elle avait obtenue du SARS.
Certains hauts responsables de la KPMG ont démissionné à cause de cette débâcle.
Le rapport a été en partie déterminant dans la chute de l'ancien ministre des Finances Pravin Gordhan, qui a été accusé d'avoir eu connaissance et d'avoir soutenu "l'unité voyou" alors qu'il était commissaire du SARS entre 1999 et 2009.
"Le retrait de certains aspects du rapport sur "l'unité voyou" du SARS remet en question l'intégrité de la KPMG en tant que société d'audit chargée de faire des affaires avec l'Etat", a déclaré le groupe d'étude de l'ANC sur le comité permanent sur les comptes publics (SCOPA).
Le SCOPA a fait savoir qu'il allait par conséquent appeler la KPMG à s'expliquer devant le Parlement.
Plus tôt lundi, le commissaire du SARS, Tom Moyane, a déclaré que le service des revenus portera plainte contre la KPMG.
Il a ajouté qu'il demanderait au ministre des Finances, Malusi Gigaba, de placer la KPMG sur la liste noire, ce qui signifie que la société d'audit ne pourra plus travailler avec des ministères du gouvernement.
La KPMG est soupçonnée d'avoir entretenu des liens avec la famille indienne controversée, les Gupta, qui est accusée d'avoir influencé le président Jacob Zuma en ce qui concerne la nomination de certains ministres et l'attribution de contrats lucratifs, dont le scandale est bien connu en Afrique du Sud sous le nom de "captation de l'Etat".
L'annonce par la KPMG du retrait de son rapport intervient à la fin de l'enquête menée par la société d'audit sur ses liens présumés avec les Gupta et la gestion des comptes de la famille à Johannesburg.