Dernière mise à jour à 09h22 le 27/09
Les cadres et agents du ministère centrafricain de l'Administration du territoire, de la décentralisation et du développement local se préparent à une grève illimitée pour exiger l'annulation du décret de nomination des 71 nouveaux sous-préfets rendu public jeudi dernier.
Les manifestants allèguent que les textes en vigueur en matière de nomination n'ont pas été respectés par les autorités, puisque les personnalités promues sont "hors statut", c'est-à-dire qu'elles ne sont pas des fonctionnaires et agents de l'administration du territoire. En outre, les grades d'administrateur civil qui leur sont affectés sont loin d'être vrais. C'est pourquoi, les manifestants voient derrière cette nomination "le népotisme et le clientélisme".
Jeudi dernier, l'inspecteur central dudit ministère, Alexandre Kouroupé-Awo, a qualifié le mouvement de protestation, caractérisé par le barricade des portes et fenêtres des services, de "spontané car ne répondant à aucune procédure". Corrigeant leur tactique, les manifestants ont adopté une démarche syndicale et n'ont autorisé qu'un service strictement minimum.
D'après Patrick Lebouti, chargé des Affaires juridiques du syndicat des cadres du département de l'administration du territoire, "le syndicat est en train de constituer les éléments de preuve à soumettre à la hiérarchie, en prélude à l'ouverture des négociations".
"Seulement, d'après lui, au cas où cette hiérarchie campera sur ses positions, c'est en ce moment que la base décidera", histoire d'annoncer le déclenchement d'une grève qui paralysera sérieusement les services du département, constitués de trois directions générales.
M. Kouroupé-Awo avait prévenu que le décret querellé relevait de l'autorité du chef de l'Etat et du ministre de tutelle. C'est pourquoi, pendant que les cadres du département de l'Administration du territoire s'agitent, les 71 sous-préfets sont en recyclage ce lundi à l'Ecole nationale d'administration et de magistrature (ENAM).
Pour le gouvernement, il faut faire vite pour que les sous-préfets, aux côtés des préfets nommés en août dernier, supervisent le redéploiement effectif de l'administration dans tout le pays.
Telles que les choses s'annoncent, l'administration centrafricaine risque d'être en présence de deux mouvements de revendication syndicale : le premier est le paiement des arriérés de salaires, réclamé par la coordination des centrales syndicales, le second concerne l'annulation du décret de nomination des sous-préfets au ministère de l'Administration du territoire.