Dernière mise à jour à 09h22 le 27/09
L'état-major du Mouvement patriotique pour le Centrafrique (MPC), par la voie de son porte-parole Abdoul Katim Tchidiani, a désavoué Mohamed Bahar, un chef rebelle qui s'était rallié à un autre groupe rebelle, les 3R (retour, réconciliation et réparation) d'Abass Sidiki, dans l'attaque et l'occupation de la ville centrafricaine de Bocaranga (nord-ouest), a appris mardi Xinhua.
"Nous avons interpellé Mohamed Bahar sur deux points, d'abord ses agissements à Bocaranga au nom du MPC et les différents accords que les leaders des groupes armés ont signés avec le gouvernement, les prédisposant à aller au DDRR (Désarmement, démobilisation, reconversion et rapatriement), a déclaré M. Algoni Tchidiani.
Selon lui, M. Bahar a rétorqué qu'il n'agit plus au nom du MPC et qu'il serait en train de créer son propre groupe armé.
Contacté par Xinhua, M. Bahar n'a pas nié les faits mais indique qu'il n'a pas d'alliance avec les 3R mais plutôt avec le mouvement rebelle Révolution et Justice (RJ). Il soutient qu'il est un partisan de la paix, contrairement à l'étiquette qui lui a été collée.
Par rapport aux événements de Bocaranga, la mission onusienne de maintien de la paix, la MINUSCA, a affirmé dans un communiqué publié lundi que ses forces ont agi "contre des éléments de 3R parce qu'ils se sont attaqué à la population civile"; que ses forces ont repoussé "les éléments armés, dont certains ont été contraints de rebrousser chemin pour se réfugier dans la brousse tandis que d'autres ont pris d'assaut des habitations".
Le communiqué précise par ailleurs que "près de 200 habitants de la ville de Bocaranga ont trouvé refuge à proximité de la base de la MINUSCA afin de fuir les combats".
Même si la MINUSCA a intimé l'ordre aux combattants "de se retirer sans délai des habitations occupées et de la ville", des sources locales indiquent qu'il n'en est rien, puisque les assaillants patrouillent dans la ville, narguant même la passivité des forces onusiennes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU, émet un autre son de cloche dans son communiqué ce 26 septembre. L'OCHA regrette dans le communiqué la dégradation de la situation humanitaire dans l'ouest de la République centrafricaine, notamment dans les villes de Bocaranga et de Niem assaillies par des groupes armés.
Les affrontements, selon l'OCHA, a provoqué "un grand nombre de personnes déplacées, 15.000 à Bocaranga et 8.000 à Niem, sans compter celles qui se sont cachées dans la brousse, où elles ne peuvent pas avoir accès à une assistance humanitaire".
La coordonnatrice humanitaire en RCA, Najat Rochdi, constate que, dans leur quête de protection, les populations sont "coupées de l'assistance dont elles ont tant besoin. En plus, elles sont autant exposées "à l'adversité et aux exactions des groupes armés et à la destruction de leurs biens".
Mme Rochdi a appelé "la communauté internationale à ne pas abandonner la Centrafrique où la moitié de la population nécessite une assistance pour sa survie".