Les enquêteurs découvrent que les opérations de l'EI en Libye ont été encore plus nombreuses qu'ils ne le croyaient

Une enquête préliminaire a révélé que l'Etat islamique (EI) était responsable d'un nombre d'opérations terroristes encore plus élevé que prévu en Libye, opérations dont beaucoup n'étaient même pas connues à ce jour, a déclaré jeudi le chef de l'équipe d'enquête libyenne.

Al-Siddiq al-Sour, directeur du Bureau d'enquête de l'Office du Procureur général de Libye, a annoncé au cours d'une conférence de presse à Tripoli que ces conclusions se basaient sur une enquête préliminaire conduite sur des membres et des dirigeants de l'EI arrêtés en Libye.

"Les auteurs de ces actes terroristes étaient restés inconnus au cours des dernières années. Ces opérations comprennent des assassinats ou des enlèvements de juges, d'officiers militaires, de journalistes et de figures religieuses, ainsi que des attaques à la voiture piégée ou des attentats suicide contre des représentations étrangères, des champs de pétrole, des postes de contrôle de la police et de l'armée", a indiqué M. al-Sour.

L'enquête a également révélé que l'EI était responsable de l'assassinat de l'ancien Procureur général de Libye, d'un membre de l'ancien Congrès national, et d'un certain nombre de directeurs des services de sécurité de différentes villes libyennes, a-t-il ajouté.

"Nous avons notamment reçu des informations sur les responsables du massacre des Chrétiens égyptiens à Syrte, et sur l'endroit où ils ont été enterrés", a-t-il affirmé.

Des agents de l'EI en Libye ont revendiqué plusieurs attentats suicide et assassinats d'étrangers au cours des dernières années, y compris le massacre de 21 travailleurs chrétiens d'Egypte à Syrte en février 2015. Cette attaque avait suscité la colère du gouvernement égyptien, qui avait lancé des frappes aériennes dès le lendemain contre des positions et des camps de l'EI dans la ville de Derna, dans l'est de la Libye.

Il y a actuellement 827 mandats d'arrêt nationaux contre des membres présumés de l'EI, et 50 mandats d'arrêt internationaux contre des dirigeants de l'EI, dont beaucoup sont Libyens, a ajouté M. al-Sour.