Dernière mise à jour à 09h50 le 29/09
Le président français Emmanuel Macron a reçu le Premier ministre italien Paolo Gentiloni mercredi à Lyon (Rhône) lors du 34e sommet franco-italien, l'occasion d'afficher une position commune sur la liaison ferroviaire Lyon-Turin et les chantiers STX.
Paris et Rome viennent de sceller un accord sur la reprise de STX par l'entreprise italienne Fincantieri. "Les dernières semaines ont été mises à profit par nos ministres, et je les en remercie, pour trouver une solution intelligente", a déclaré M. Macron. Les deux dirigeants ont qualifié conjointement l'accord de "gagnant-gagnant".
L'Etat français a cédé 1% des parts de capital qu'il détient dans les chantiers de construction navale de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) à Fincantieri qui en possède désormais 51% et ce sous forme de "prêt" pendant douze ans. Ce 1% pourra toutefois être retiré par la France si le groupe italien ne respecte pas ses engagements.
L'accord trouvé entre Rome et Paris prévoit la répartition suivante du capital : Fincantieri détient 50% du capital de STX, l'Etat français 33,34%, Naval Group 10%, les salariés 2% et les sous-traitants 3,66%.
Autre grand projet de coopération bilatérale, la ligne ferroviaire reliant Lyon à Turin. "Nous sommes l'un et l'autre pleinement engagés (...) pour que la section transfrontalière de cette ligne, qui fait partie des réseaux transeuropéens de transport et dont la réalisation repose sur des accords internationaux, soit menée à bien", a déclaré M. Macron.
Le président français a souligné que "des engagements ont été pris, des financements communautaires ont été décidés. Nous devons là-dessus être clairs sur le tunnel de base et je veux ici réaffirmer notre engagement à l'un et l'autre".
Les deux dirigeants ont également évoqué plusieurs sujets internationaux, dont la Libye, rappelant leur soutien conjoint à la feuille de route qui a été présentée la semaine dernière par le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, Ghassan Salamé.
Dans les prochaines semaines et mois, Paris et Rome entendent agir dans trois directions, au-delà de cette feuille de route, selon Emmanuel Macron.
"La première, conformément au sommet du 28 août à Paris, afin de prévenir les migrations et les trafics migratoires dans la bande sahélo-saharienne et dans la route de l'Est à travers justement notre action conjointe, celle de nos partenaires et de l'Union européenne et des pays de transit africains pour prévenir ces derniers, travailler avec le HCR, travailler avec les forces de sécurité principalement nigériennes et tchadiennes et prévenir l'afflux additionnel migratoire", a-t-il indiqué.
La deuxième consiste à lutter contre l'implantation de tout groupement terroriste en Libye "en ayant une action conjointe en lien avec tous les acteurs sur le terrain". La troisième, enfin, est celle d'une pleine coopération "pour stabiliser la pression migratoire en Libye". Selon le président français, "il est essentiel qu'avec, en particulier le HCR, l'ensemble des parties prenantes en Libye, les conditions aujourd'hui des camps de réfugiés soient améliorées, que les règles internationales soient respectées et que la pression qui s'exerce et qui s'est naguère exercée sur l'Italie soit cantonnée comme elle l'est depuis l'été".
En matière de contrôle des investissements stratégiques, la France et l'Italie appuieront "ensemble les initiatives" conduites par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. M. Macron a indiqué que concernant la réforme de la directive travailleurs détachés, lui et M. Gentiloni portaient "ensemble" les mêmes amendements.
"Nous pourrons ainsi donner plein confort à la présidence du Conseil pour obtenir durant cette présidence un accord que je souhaite le plus rapide et le plus ambitieux possible", a-t-il souligné.