Dernière mise à jour à 08h58 le 25/09
Sans surprise, la droite a conforté, dimanche, sa majorité au Sénat français à l'issue du scrutin qui a renouvelé la moitié de la Haute chambre de l'Hexagone. Le parti du président Macron, la République en marche (LREM), essuie un revers tandis que les socialistes et les communistes limitent les dégâts et que le Front national stagne.
"Les grands électeurs ont conforté la majorité sénatoriale (...), ils ont clairement affiché leur volonté de voir exister un contre-pouvoir parlementaire, indispensable à mes yeux au fonctionnement équilibré de la démocratie", s'est félicité le président du Sénat, Gérard Larcher, dimanche soir, lors d'une brève allocution devant la presse, au Palais du Luxembourg.
"La majorité sénatoriale est diverse mais elle est exigeante et positive", et les élus locaux "ont besoin d'une relation de confiance et de respect avec l'exécutif", qui a "parfois manqué ces derniers temps", a ajouté le sénateur qui a été réélu dans les Yvelines et sera très probablement reconduit à la présidence du Sénat le 2 octobre.
Selon les résultats disponibles peu après 20H00, heure locale, dimanche, la droite obtiendrait 148 sièges (contre 142 dans l'assemblée sortante). Le Parti socialiste passerait de 86 à 72 sièges. Les communistes conserveraient leur groupe au Sénat. Le Front national, qui disposait de deux sièges non renouvelables, n'en a gagné aucun supplémentaire.
Dans les rangs du parti du président Macron, la LREM, c'est la déception même si on s'efforce d'afficher la sérénité. La LREM avait initialement fixé son objectif entre 50 et 60 sièges mais avait déjà dû revoir ses ambitions à la baisse ces dernières semaines.
François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, a déclaré dimanche sur BFM-TV tabler sur seulement "20 à 30" sénateurs. (Le groupe, créé à la fin du mois de juin, compte actuellement 29 sénateurs).
"Nous partons d'une page blanche. Nous ne pouvions ni gagner ni perdre cette élection. La vraie élection En marche au Sénat ce sera en 2020 lorsque nous aurons des conseillers municipaux, des conseillers régionaux, des élus locaux", a insisté François Patriat.
Les sénatoriales se déroulent au suffrage universel indirect : ce ne sont pas les Français qui sont appelés aux urnes, mais les "grands électeurs" qui choisissent les sénateurs. Ces "grands électeurs" - au total environ 162 000 - sont composés des conseillers municipaux, départementaux et régionaux, ainsi que des députés et sénateurs eux-mêmes. La droite ayant remporté les municipales de 2014, il était attendu qu'elle renforce sa majorité au Sénat, qu'elle détient avec les centristes.
Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Christophe Lagarde, a annoncé dimanche soir "12 à 17 sièges de plus" pour son parti, soit "la plus forte progression que l'UDI ait connue". Selon M. Lagarde, le groupe centriste atteindra "50 à 55 sénateurs" à l'issue du scrutin. Des scores suffisants pour assurer à la droite et au centre la majorité absolue, qui est de 175 sièges au Sénat.
Le Sénat compte 348 membres, renouvelés par moitié tous les trois ans. Le scrutin se déroule par département.
Défaits à la présidentielle et décimés aux législatives, les socialistes s'en sortent plutôt bien avec environ 70 sièges, contre 86 dans l'assemblée sortante, ce qui lui assure la place de deuxième groupe parlementaire au Sénat.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, s'est félicitée de l'élection de quatre sénateurs socialistes sur treize dans la capitale : "J'ai une majorité solide, très large, respectueuse et donc aujourd'hui je suis très heureuse pour les sénateurs de Paris", a-t-elle dit.
Le Front national n'a remporté aucun nouveau siège. Le Sénat renouvelé ne comptera donc que deux élus FN : Stéphane Ravier dans les Bouches-du-Rhône et David Rachline dans le Var.
Les communistes sont parvenus à conserver un groupe parlementaire, avec 11 membres selon les résultats provisoires, a annoncé le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, qui a lui-même été réélu à Paris.
La LREM espère nouer des alliances chez les socialistes, les radicaux et la droite pour faire voter des réformes gouvernementales. L'objectif est d'assurer à Emmanuel Macron une majorité des trois cinquièmes au Parlement (Assemblée et Sénat réunis) qui permettrait d'adopter des textes modifiant la Constitution sans recours au référendum.