Dernière mise à jour à 08h54 le 22/09
Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a annoncé jeudi matin son départ du parti présidé par Marine Le Pen, qui l'avait rétrogradé la veille au statut de simple "vice-président", le privant de sa délégation à la stratégie et la communication en raison de fortes divergences.
"On m'a dit que j'étais vice-président à rien. Je n'ai pas le goût du ridicule et je n'ai jamais eu le goût de ne rien faire. Donc, bien sûr, je quitte le Front national", a-t-il déclaré sur France 2.
M. Philippot était considéré comme le bras droit de Marine Le Pen et le No2 du parti d'extrême droite.
Or, les tensions entre les deux responsables frontistes se sont cristallisées le 15 mai dernier quand, avant le second tour de l'élection présidentielle française opposant Mme Le Pen à Emmanuel Macron, M. Philippot a créé une association au sein du FN baptisée Les Patriotes.
Cette décision a été vivement critiquée par plusieurs responsables du FN qui ont dit y voir un courant divergent et concurrent à Marine Le Pen, lui demandant à plusieurs reprises de quitter la présidence de son association.
"Je lui ai répondu, ainsi qu'au bureau politique, que je ne comprenais pas cette demande et que je ne pouvais donc pas y répondre", avait indiqué Florian Philippot sur la radio RMC le 18 septembre dernier.
Suite à ce refus, Marine Le Pen a sanctionné son vice-président le 20 septembre en lui retirant l'élaboration de la stratégie et de la communication, ce qui précipitera sa démission.
"On sentait bien, et chacun en avait fait l'analyse, qu'il y avait une stratégie de montée des tensions depuis la création de cette association des Patriotes", a déclaré jeudi au Figaro Marine Le Pen. "J'ai assez de bouteille politique pour avoir tout de suite compris qu'il ne s'agissait pas là d'un think tank interne mais d'un parti politique, qui en avait d'ailleurs toutes les caractéristiques", a-t-elle ajouté.
La présidente du FN s'est dite "triste" du départ de son vice-président, mais estime que sa réaction est "une outrance" dont elle "prend acte". "Il y a eu mille tentatives de le ramener à la raison, mais celles-ci ont toujours été rejetées", a-t-elle indiqué.
Plusieurs responsables du FN ont annoncé leur démission suite au départ de Florian Philippot, dont l'eurodéputée Sophie Montel et son directeur de cabinet Joffrey Bollée, conseiller régional francilien, ainsi que les membres frontistes de l'association Les Patriotes.