Dernière mise à jour à 08h44 le 22/09
La Banque du Japon (Bank of Japan, BOJ) a maintenu ses mesures de relance monétaire inchangées le 21 septembre, mais un nouveau membre du conseil d'administration s'est opposé à la décision lors de sa première réunion, une dissension inattendue au sein d'un conseil d'administration entièrement désigné par le Premier ministre Shinzo Abe.
Malgré tout, le gouverneur de la BOJ Haruhiko Kuroda et son conseil d'administration ont laissé inchangés leurs taux d'intérêt et leur programme d'achat d'actifs, une décision attendue par les 45 économistes interrogés par Bloomberg. Le vote a été favorable par 8-1, le seul s'étant opposé étant Goushi Kataoka.
M. Kataoka soutenait que les chances d'atteindre l'objectif d'inflation de la BOJ dans les délais prévus pour l'exercice 2019 étaient faibles, si l'on se fie à l'énoncé de politique de la banque centrale. Il estime que les effets du programme de courbe de rendement actuel n'étaient pas assez forts, mais que l'inflation devrait continuer à augmenter pour le moment en raison des prix du pétrole et des taux de change. La déclaration de la BOJ n'a pas mentionné les suggestions de politique de M. Kataoka, un économiste qui préconise des politiques fiscales et monétaires expansionnistes.
L'opposition de certains membres n'a jamais empêché M. Kuroda d'avancer des mesures radicales de relance dans le passé. Certains analystes se sont dits préoccupés par le fait qu'une perte de vues dissidentes sur le conseil mettrait fin aux discussions, mais la position de M. Kataoka selon laquelle la BOJ est mal partie pour atteindre ses objectifs pourrait relancer le débat d'une manière inattendue. Les observateurs de la BOJ s'attendent quant à eux de plus en plus à ce que la banque centrale maintienne le cap au moins jusqu'à la fin du mandat actuel de M. Kuroda en avril, même si son bilan approche la taille de l'économie japonaise. Cela laisse la banque centrale du Japon de plus en plus en décalage avec ses pairs mondiaux et signifie aussi un bilan toujours en croissance.
Bien que la BOJ reste loin de son objectif d'inflation de 2%, l'économie japonaise connaît une croissance bien au-dessus de son taux potentiel, à un rythme annualisé de 2,5% au deuxième trimestre, et le taux de chômage a atteint le plus bas depuis plus de deux décennies. M. Kuroda prend le pari que les conditions stimuleront l'inflation vers son objectif, partant de 0,5% en juillet.