Dernière mise à jour à 08h40 le 22/09
La député du Congrès national africain (ANC), Makhosi Khoza, a présenté sa démission jeudi, témoignant du fossé qui se creuse au sein du parti au pouvoir en Afrique du Sud.
"Je n'accepterai pas d'être menée par des dirigeants qui ont perdu légitimité et crédibilité. Je veux dire au revoir à la corruption au sein de l'ANC", a déclaré Mme Khoza.
Mme Khoza, une député critique à l'égard du président Jacob Zuma, devait prochainement subir des mesures disciplinaires de la part de l'ANC pour avoir soutenu une motion de défiance à l'égard de M. Zuma le 8 août.
Cette motion a été rejetée bien qu'une trentaine de membres de l'ANC se soient joints à l'opposition pour demander la démission de M. Zuma.
Peu après le vote de cette motion, l'ANC a limogé Mme Khoza du poste de présidente du comité parlementaire sur le service public et l'administration (PCPSA).
Mme Khoza a déclaré qu'elle n'accepterait plus d'être raillée pour avoir pris position contre la corruption et les mensonges.
Cette démission de Mme Khoza a suscité des réactions variées.
Lindiwe Sisulu, ministre des Implantations humaines et membre du Comité exécutif national de l'ANC, a salué le courage de Mme Khoza.
"Nous avons perdu une personne très forte qui était capable de faire face au pouvoir en place et de dire ce qu'elle refusait de cautionner. J'aurais aimé qu'elle ne démissionne pas", a dit Mme Sisulu.
L'ANC a estimé que la manière dont Mme Khoza avait soulevé les problèmes, en dehors des structures établies, avait sapé son organisation.
L'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition, a salué la décision de Mme Khoza, estimant que sa démission prouvait que l'ANC ne peut pas et ne souhaite pas corriger d'elle-même ses torts.
"Il est clair que la corruption a compromis la capacité de l'ANC à gouverner dans l'intérêt supérieur de l'Afrique du Sud", a estimé la DA.