Le président kenyan critique la décision de la Cour suprême d'annuler le résultat des élections

Le président kenyan Uhuru Kenyatta a déclaré jeudi que la décision de la Cour suprême d'annuler les résultats de l'élection présidentielle du 8 août était une injustice monstrueuse et que la Cour suprême devrait en fournir davantage d'explications.

"L'effet et le précédent posés dans ce jugement singulier indiquent qu'un tribunal peut annuler la décision de millions de Kenyans sans la considération nécessaire des preuves", a dit M. Kenyatta aux journalistes à Nairobi.

La Cour suprême siégeant à Nairobi a voté par quatre voix contre deux l'annulation des résultats des élections qui donnaient la victoire au président sortant Kenyatta avec 54% des voix, contre 44% pour Raila Odinga, son rival électoral qui a intenté la procédure de contestation.

Le président Kenyatta a estimé que la Cour avait bafoué la volonté des électeurs en annulant le résultat du vote, déclarant cependant qu'il respecterait le verdict de la Cour suprême.

Le dirigeant kenyan a indiqué que l'élection avait été annulée sur la présomption d'irrégularités qui n'avaient pas été prouvées et qui n'existaient pas.

"Je respecterai le jugement. Toutefois, je déclare catégoriquement que le droit constitutionnel des Kenyans à élire le dirigeant de leur choix n'est pas négociable. Il doit y avoir et il y aura une élection dans la période de 60 jours prévue", a dit M. Kenyatta.

Le président a tenu à assurer aux Kenyans que le pays restait indemne et le gouvernement fonctionnel, insistant sur le fait qu'il attendait avec hâte le nouveau scrutin du 26 octobre.

Le vice-président William Ruto a également estimé que le verdict laissait aux Kenyans plus de questions que de réponses, car les juges n'ont pas étudié tous les documents pour vérifier les faits.

L'affirmation qu'une décision des électeurs doit être reconnue par le pouvoir judiciaire avant d'être prise en compte peut donner lieu à une tyrannie judiciaire, a estimé M. Ruto.