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Le verdict complet de la Cour suprême du Kenya sur les élections soulève des réactions contrastées

Xinhua | 21.09.2017 08h38

La Cour suprême du Kenya a publié mercredi son verdict complet détaillant pourquoi elle a décidé d'annuler la victoire du président Uhuru Kenyatta lors du scrutin du 8 août, suscitant des réactions contrastées des observateurs kenyans, selon leurs sympathies politiques.

Les partisans du parti du Jubilé de M. Kenyatta ont dénoncé ce verdict et maintenu leur condamnation à l'égard de la Cour suprême, estimant que la victoire leur a été volée, tandis que la Super-alliance nationale (NASA), fédération d'opposition, a salué ce verdict en estimant avoir obtenu justice.

Les juges de cour suprême, dirigés par le juge en chef David Maraga, ont observé dans leur verdict que la commission électorale avait enfreint la loi et la Constitution dans une mesure qui rend inacceptable les résultats de l'élection.

Ils ont souligné que la commission électorale avait annoncé les résultats à l'issue d'une procédure illégale et qu'elle n'avait pas pu fournir les documents nécessaires demandés par la Cour.

Ils ont ordonné que la commission électorale mette en place, dans le déroulement des nouvelles élections le 17 octobre, un système complémentaire qui permette de garantir la transparence et la fiabilité des élections.

Le juge Jackton Ojwang, qui n'a pas soutenu ce verdict, a pour sa part estimé que les élections avaient été menées d'une manière ouverte et transparente, ce qu'ont confirmé selon lui les observateurs internationaux.

L'avocat Ahmednassir Abdullahi, qui représentait M. Kenyatta dans cette procédure, a dénoncé la décision des juges annulant les résultats de l'élection.

"Le jugement majoritaire de la Cour suprême est mauvais. Il interprète mal la loi (...) et déforme les preuves que nous avons soumises", a-t-il dit.

Dans ce verdict majoritaire, les juges n'ont même pas mentionné les milliers de documents présentés par M. Kenyatta comme preuve de sa victoire, a-t-il affirmé.

"Ce jugement est cavalier, simpliste et choquant", a-t-il ajouté.

Dans le camp politique adverse, cependant, les avocats représentant M. Odinga ont estimé que les juges avaient mis à jour les irrégularités et les pratiques illicites commises lors de l'élection du 8 août.

"Uhuru Kenyatta a certainement remarqué les grands efforts déployés par la Cour suprême pour lui épargner une condamnation pour fraude électorale malgré les preuves manigestes", a observé l'avocat Nelson Havi.

L'avocat Donald Kipkorir a pour sa part estimé que la Cour suprême avait offert au Kenya une réaffirmation et une confirmation du fait que la Constitution du Kenya restait applicable.

"Les élections ne consistent pas juste dans le résultat, mais aussi dans le processus. Une élection n'est pas un événement ponctuel mais un long processus", a-t-il dit.

Dans les rues et sur les médias sociaux, les opinions concernant ce jugement sont tout aussi contrastées, avec une ligne de démarcation suivant nettement les sympathies politiques.

Les partisans de la NASA estiment que leur chef Raila Odinga a obtenu justice par la reconnaissance que l'élection lui a été volée, tandis que les partisans du Jubilé ne voient pas la raison de l'annulation de la victoire de M. Kenyatta.

Les analystes soulignent que grâce à ce verdict, la commission électorale peut désormais se tourner vers la préparation des nouvelles élections avec un esprit tranquille et des consignes claires sur ce qu'il faut faire pour un bon déroulement du nouveau scrutin.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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