Dernière mise à jour à 10h10 le 19/10
Les ministre de l'Eau et de l'Irrigation d'Éthiopie, du Soudan et d'Égypte ont discuté mercredi des moyens de poursuivre les deux études déjà commandées sur le barrage de la Grande Renaissance de l'Ethiopie, qui ne progressent pas à la cadence désirée.
Le ministre égyptien de l'Irrigation, Mohamed Abdel-Aty, le ministre soudanais des Ressources en eau, de l'Irrigation et de l'Électricité, Muataz Musa, et le ministre éthiopien de l'Eau, de l'Irrigation et de l'Électricité, Sileshi Bekele, ont visité mardi le site de construction du barrage dans l'état régional de Benishangul-Gumuz en Éthiopie, sur le Nil bleu, à une quarantaine de kilomètres à l'est du Soudan, pays voisin de l'Éthiopie.
Depuis le début de la construction du barrage, ces trois pays ont convenu de mener une étude par le biais d'un Panel d'experts internationaux (IPoE), afin de consolider la confiance entre l'Éthiopie et les deux autres pays voisins.
À l'issue de leur évaluation, les experts ont recommandé que les études soient menées sur le remplissage et le fonctionnement du réservoir du barrage, y compris en termes d'impact sur les pays riverains.
Suivant les recommandations de l'IPoE, les trois pays ont fait appel en septembre à deux compagnies françaises, Artelia et BRLi, pour mener deux études sur ce barrage pour un coût de 4,5 millions d'euros. La progression de ces deux études, cependant, n'a pas répondu aux attentes.
Lors de leurs discussions mercredi à Addis Abeba, capitale de l'Éthiopie, les trois ministres ont discuté des moyens de résoudre les différences concernant les études techniques sur ce barrage, qui doit une fois achevé être le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique, avec un volume total de 74.000 millions de mètres cubes.
M. Bekele a affirmé que la visite de ce mardi était une impulsion pour davantage de discussions, et indiqué que les divergences relatives à la construction du barrage pourraient être résolues, "si elles sont perçues clairement et sans interférence de questions politiques ou autres".
M. Bekele a également souligné que la nécessité d'une coopération dans le remplissage et l'exploitation du barrage était l'un des dix principes sur lesquels les chefs des trois pays sont tombés d'accord en mars 2015 à Khartoum.
M. Abdel Aty a exprimé la déception de son pays devant le retard des travaux de l'étude conjointe, dont le démarrage était prévu en février dernier, indiquant que l'Égypte était "très préoccupée par les retards dans les études conjointes recommandées par le Panel d'experts internationaux (IPOE)".
M. Abdel Aty a rappelé que le contrat signé avec le cabinet de consultants en septembre 2015 pour un début des études le 15 février de cette année soulignait que la situation était critique considérant l'impossibilité d'approuver un Rapport de conception provisoire jusqu'à présent.
Pour sa part, M. Musa a souligné que le fleuve Nil devait être un fondement de coopération et de développement entre les trois pays, ajoutant qu'il était nécessaire de parvenir à un consensus à l'égard du rapport provisoire.
Selon le ministère éthiopien de l'Eau, de l'Irrigation et de l'Électricité, la construction de ce barrage a désormais atteint un taux de réalisation de 60%.