Dernière mise à jour à 10h10 le 19/10
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé mercredi la mise en place d'une police de sécurité du quotidien et la création d'un nouveau plan national contre la radicalisation, pour lutter efficacement contre l'insécurité.
"Toutes les études le montrent : l'insécurité ressentie par nos concitoyens provient autant de la menace terroriste que des infractions subies au quotidien", a déclaré le président français devant les représentants des forces de l'ordre (policiers, gendarmes, militaires de l'opération Sentinelle) ce mercredi à l'Elysée.
Rien que ces trois derniers mois, ce sont plus de 22.000 vols violents, plus de 65.000 vols de véhicules, plus de 57.000 coups et blessures qui ont été enregistrés, a-t-il indiqué. A ces chiffres s'ajoutent, poursuit M. Macron, "les incivilités qui font que dans notre République, une femme seule craint parfois de rentrer tard le soir".
Pour mettre un terme à cette insécurité grandissante, le président français a décidé d'engager une réforme dans le domaine de la sécurité intérieure, en mettant en place une police de sécurité du quotidien.
"Le ministre de l'Intérieur a lancé les travaux de préfiguration de la police de sécurité du quotidien en septembre. Et dès lundi prochain un large site de consultation sera engagé à l'échelle nationale", a annoncé M. Macron
A l'issue de ces consultations avec les associations d'élus, les organisations syndicales de la police nationale et de la gendarmerie, entre autres, une nouvelle doctrine sera établie en fin d'année, et constituera la référence en matière de sécurité publique, a expliqué le président.
La mission de cette police sera de "lutter contre tout ce qui fait naître chez nos concitoyens les sentiments d'insécurité qui leur donnent l'image de l'impuissance publique", a-t-il précisé. Il s'agit notamment des cambriolages, des implantations de campements illicites, des incivilités dans la rue et les transports.
Selon le président français, le combat contre la délinquance et celui contre le terrorisme vont de pair. "L'expérience enseigne qu'on ne peut pas lutter efficacement contre l'un sans l'autre (..) Et il n'est pas rare de voir des tentatives d'actes terroristes directement liées à des antécédents de criminalité ou de délinquance du quotidien", a-t-il indiqué.
Emmanuel Macron a ainsi annoncé, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, un nouveau plan national contre la radicalisation. Ce nouveau plan sera finalisé par un comité interministériel en décembre prochain.
La menace terroriste, qui est de plus en pus endogène et de plus en plus liée aux autres formes de délinquance, est notre engagement premier, a assuré le président français, ajoutant que depuis le début de l'année les services de renseignement et les autorités judiciaires de la police et de la gendarmerie ont permis de déjouer 13 attentats en France.
Selon M. Macron, pour réussir dans cette lutte contre le terrorisme, la première bataille a été et demeure celle du partage de l'information, notamment avec la création à l'Elysée de la coordination nationale de renseignement et de la lutte contre le terrorisme.
Cette nouvelle organisation va conduire, selon le président, à simplifier le dispositif de renseignement, notamment les services d'état-major au sein du ministère de l'Intérieur par la fusion d'ici la fin de l'année des différentes structures qui travaillent avec la coordination nationale.