Dernière mise à jour à 14h55 le 16/10
Le président français Emmanuel Macron a expliqué dimanche soir son désaccord avec Donald Trump sur le nucléaire iranien, défendant également son action lors de sa première interview télévisée sur TF1 et LCI.
"Les Etats-Unis d'Amérique sont nos alliés (...) Mais nous avons des désaccords sur le climat et sur l'Iran. Je parle constamment au président américain. Il veut durcir les choses avec l'Iran, je lui ai expliqué que c'était à mes yeux une mauvaise méthode", a déclaré M. Macron.
Contrairement à son homologue américain, le président français se dit plutôt favorable au maintien de cet accord qui, dit-il, "permet de mieux contrôler le processus".
"On a rompu toute négociation avec la Corée, on se réveille plusieurs années après avec une Corée qui est en passe d'avoir l'arme nucléaire. Je souhaite qu'on reste dans le cadre de cet accord. Le président iranien s'est engagé à y rester, que l'Europe et les autres négociateurs y restent, parce qu'on contrôle mieux les choses", a dit Emmanuel Macron.
Selon le président français, il peut y avoir des désaccords mais ils ne doivent pas être rédhibitoires. Et, "en l'espèce, ce que je lui ai dit c'est de ne pas déchirer l'accord", de continuer à contrôler et d'être beaucoup plus exigeant avec l'Iran sur son activité balistique et sur l'action de l'Iran dans la région, a-t-il expliqué.
L'autre sujet d'actualité internationale, évoqué par le président français est l'affaire du producteur américain Harvey Weinstein, accusé d'harcèlement sexuel. M. Macron dit avoir engagé des démarches pour retirer la légion d'honneur à M. Weinstein.
"J'ai demandé au grand chancelier de l'ordre de procéder à une procédure disciplinaire. Il prendra la décision", a-t-il renseigné. Afin d'aller plus loin en termes de lutte contre le harcèlement sexuel en France, le président a annoncé la mise en place d'une police de sécurité du quotidien, qui aura dans ses priorités la lutte contre le harcèlement en particulier dans les transports.
"Je souhaite que nous puissions avoir des procédures plus simples de verbalisation lorsque de tels actes sont commis pour qu'il y ait une réponse immédiate", a indiqué M. Macron. Sur la lutte contre le terroriste avec notamment, l'attentat commis à Marseille par un étranger en situation irrégulière, le président français a annoncé des mesures strictes.
"Celles et ceux qui, étant étrangers en situation irrégulière, commettent un acte délictueux quel qu'il soit seront expulsés. Et je souhaite que l'on prenne toutes les dispositions d'organisation dès les prochains jours", a-t-il déclaré. Concernant les politiques de reconduite à la frontière, M. Macron a affirmé qu'une nouvelle loi en matière d'asile et d'immigration sera prise, au début de l'année prochaine, pour durcir les règles.
Au niveau national, Emmanuel Macron a tenté de défendre ses projets de réforme qui continuent de faire polémique. C'est par exemple le cas de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), devenu impôt sur la fortune immobilière (patrimoine immobilier et non plus les actions et avoirs financiers). Selon lui, l'ISF faisait fuir ceux qui ont réussi et a ainsi fait perdre beaucoup de talents à la France. "Je ne crois pas à la jalousie française qui consiste à dire, il y a des gens qui réussissent taxons-les, nous nous porterons mieux", a-t-il justifié.
Les Allemands, les Belges, les Britanniques n'ont pas l'ISF. Nous n'y arriverons pas si nous ne favorisons pas l'investissement dans l'économie française, a expliqué M. Macron tout en précisant avoir opté pour qu'on libère de la fiscalité à ceux qui investissent dans l'économie française.
En ce qui concerne l'augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) des retraités, le président français a indiqué que seuls les retraités qui ont plus de 65 ans et qui ont plus de 1.400 euros par mois verront leur CSG augmenter de 1,7 point. Mais pour une majorité de ces derniers, la taxe d'habitation va baisser progressivement. Dès l'année prochaine dans une grande partie des cas, cette diminution de la taxe d'habitation compensera, a ajouté M. Macron.