Dernière mise à jour à 09h23 le 18/10
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui assure les missions de contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France, a récemment mis en garde contre l'état "dégradé" des tuyaux de circulation d'eau de 29 réacteurs sur les 58 que compte le parc nucléaire du pays.
Dans un communiqué diffusé lundi, elle a dit classer au niveau 2 sur 7 de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires) "un événement significatif pour la sûreté relatif à un risque de perte de la source froide" pour les réacteurs des centrales de Belleville-sur-Loire (Cher), Cattenom (Moselle), Chinon (Indre-et-Loire), Cruas (Ardèche), Dampierre-en-Burly (Loiret), Golfech (Tarn-et-Garonne), Nogent-sur-Seine (Aube), Paluel (Seine-Maritime), Saint-Alban (Haute-Garonne) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher).
Un tel niveau d'alerte n'avait pas été enclenché par l'ASN depuis cinq ans, selon les médias français.
La source froide des réacteurs pourrait en effet être perdue du fait de l'indisponibilité des pompes du circuit d'eau en cas d'inondations ou de séisme, a précisé l'ASN, soulignant que "l'insuffisance de résistance au séisme d'une tuyauterie" a été initialement détectée par EDF dans la centrale de Belleville-sur-Loire.
Début juin, à la demande de l'ASN, EDF a constaté lors d'inspections "un état dégradé" de plusieurs portions de tuyauterie, "avec des épaisseurs inférieures à l'épaisseur minimale requise pour assurer leur résistance au séisme". "Ces dégradations sont la conséquence de la corrosion qui a pu se développer en l'absence d'une maintenance préventive adaptée", a estimé l'ASN.
EDF a reconnu le 10 octobre que "20 réacteurs étaient concernés par un risque de perte totale de la source froide. En conséquence, l'événement est classé au niveau 2 de l'échelle INES", explique l'ASN dans son communiqué, faisant savoir qu'elle contrôlerait les réparations déjà engagées "dans le cadre de ses inspections".