Dernière mise à jour à 10h10 le 19/10
Le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP), a appelé mercredi ses militants à une marche-meeting le samedi 4 novembre, à Ouagadougou, pour protester contre les "crimes impunis" commis sous le régime de Blaise Compaoré et durant la période de l'insurrection populaire de 2014.
Le mouvement appelle ses militants, sympathisants et l'ensemble des démocrates et patriotes à honorer la mémoire des martyrs et à exiger la vérité et la justice pour eux, en participant massivement à "une marche-meeting qu'il co-organise avec d'autres organisations de la société civile le samedi 04 novembre 2017 à partir de 8 heures à la place de la nation" à Ouagadougou, indique un communiqué de l'ONG.
Le document signé par le comité exécutif du MBDHP souligne que "l'absence de justice pour les victimes de l'insurrection populaire et du putsch ainsi que pour toutes les victimes de crimes impunis, constitue une piqûre de rappel en vue de remobiliser les rangs pour la poursuite de la lutte patriotique contre l'impunité".
Une trentaine de personne a été tuée en fin octobre 2014 durant les journées insurrectionnelles contre le régime de Blaise Compaoré, alors qu'une quinzaine d'autres trouveront la mort lors de la résistance au coup d'Etat de septembre 2015 contre le régime de la transition.
Depuis, les familles de toutes ces victimes ainsi que les associations de défense des droits de l'homme réclament justice et vérité. C'est dans ce sens que le MBDHP dit avoir initié trois procédures judiciaires depuis le 30 mars 2015, qui ont été "rangées au fond des tiroirs".
"Les faits indiquent clairement que, malgré leurs discours de convenance, les autorités politiques et judiciaires de notre pays sont réticentes à la manifestation de la vérité et de la justice pour les crimes commis pendant l'insurrection et la résistance populaires anti-putsch", souligne l'ONG.
L'appel à manifester intervient dans un contexte national marqué par des appels de plus en plus pressants au retour de Blaise Compaoré (exilé en côte d'Ivoire) au Burkina par des associations de la société civile et une liberté provisoire accordée au général Djibril Bassolé, son ancien ministre des Affaires étrangères qui a passé deux ans en prison pour son implication présumée dans le putsch.
Le MBDHP condamne "l'impunité accordée jusqu'ici aux auteurs des crimes commis le 16 septembre 2015 et jours suivants au mépris des sacrifices consentis par les résistants au putsch et des douleurs et souffrances subies par leurs familles et proches".
L'ONG conclut que de façon plus générale, "les crimes politiques commis depuis l'insurrection populaire et même bien avant n'ont jusqu'ici fait l'objet d'aucun jugement malgré l'existence d'indices sérieux et crédibles contre certaines personnes".