Dernière mise à jour à 08h48 le 25/10
Plus de 600 personnes participent mardi au forum sur la sécurité du Burkina Faso à Ouagadougou, dont l'objectif est faire un diagnostic de la situation sécuritaire et de faire des propositions de résolutions dans un contexte marqué par la recrudescence des actes terroristes.
"Notre système sécuritaire n'a jamais été autant mis à l'épreuve que ces dernières années, avec la multiplication des attaques sur le sol national", a déclaré à l'ouverture des travaux, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, avant d'ajouter que "c'est de notre capacité à nous organiser, à unir nos intelligences et nos énergies que nous viendrons à bout de ces forces obscurantistes".
M. Kaboré a expliqué que cette menace opérée par des forces obscurantistes impactent négativement le développement économique et social du Burkina Faso, affirmant que cette rencontre est l'amorce d'une réforme sécuritaire au pays qui permettra de relever le défi sécuritaire du moment.
Le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, a pour sa part indiqué que la victoire sur le terrorisme ne peut s'obtenir que sur une approche intégrée.
Le Burkina Faso fait face à une montée du terrorisme notamment dans sa partie nord, où les attaques sont quasi-quotidiennes sous l'impulsion du groupe Ansarul Islam dirigé par le Burkinabè Malam Ibrahim Dicko.
En moins de deux semaines, deux écoles primaires publiques ont été incendiées par les assaillants qui tentent d'obliger les enseignants à abandonner l'enseignement classique au profit des études coraniques.
Dans un récent rapport, International Crisis Group souligne que longtemps épargné par les groupes armés actifs au Sahel, le Burkina Faso est confronté à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières visant la partie nord du pays.
Le rapport ajoute que l'insécurité au nord du Burkina ne résulte pas uniquement d'un déficit de développement, d'une incompréhension entre un Etat central et un territoire lointain ou de l'influence négative d'un voisin en guerre.
"Elle est surtout le résultat d'une crise profonde qui agite les groupes humains qui habitent les terroirs du nord. C'est sur ces fractures très locales entre maîtres et sujets, dominants et dominés, anciens et modernes que Malam Dicko a bâti sa popularité".
Pour Crisis Group, la résolution définitive de la crise dépendra en partie de la stabilisation du Mali, ainsi que de la mise en place par le gouvernement et ses partenaires de plans efficaces de développement. Mais elle viendra aussi et surtout de la création de nouveaux équilibres sociaux et d'un règlement par les populations locales de leurs divisions actuelles.