Dernière mise à jour à 08h48 le 25/10
"Les positions sont appelées à bouger", a indiqué Jacob Ouédraogo, le chef de la délégation de la Commission interparlementaire de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (CIP-UEMOA) dépêchée au Togo pour aider à la résolution de la crise politique dans ce pays.
La délégation a échangé notamment avec les parlementaires de l'opposition togolaise et de la majorité présidentielle qui sont à couteaux tirés sur les réformes constitutionnelles.
La médiation de la CIP-UEMOA vise à amener les deux parties à sortir de la crise par le dialogue. Elle a dans son agenda d'autres rencontres qui seront élargies à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et au corps diplomatique accrédité au Togo.
"Nous pensons qu'en écoutant les uns et les autres, les positions sont appelées à bouger de sorte qu'il y ait un dialogue républicain", a déclaré M. Ouédraogo, au terme des discussions, lundi, avec les parlementaires togolais.
L'opposition parlementaire se dit ouverte au dialogue mais l'assujettit à plusieurs conditions dont la libération des personnes qui ont été interpellées dans le cadre des manifestations auxquelles elle a appelées pour faire valoir ses revendications politiques.
"Nous voulons d'abord qu'on libère tous les Togolais qui ont été arrêtés, certains de manière abusive, et que ceux qui sont partis en exil puissent revenir", a dit Aimé Gogué, porte-parole de l'opposition parlementaire au terme de la rencontre.
Quant au groupe parlementaire de la majorité présidentielle, il a exposé aux membres de la délégation de la CIP-Uemoa "tout le processus" qui amène au référendum envisagé sur le projet de loi qui ramène le mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
"Nous avons eu à expliquer à la délégation tout le processus que nous avons engagé au niveau de la représentation nationale pour arriver à l'adoption du projet de loi qui a été envoyé par le gouvernement", a dit Gerson Dobou, vice-président du groupe parlementaire de l'Union pour la république (Unir-pouvoir),
"Ils ont bien compris la situation", a-t-il indiqué, et d'ajouter que le groupe parlementaire Unir a beaucoup déploré les violences et "les comportement de nos amis de l'opposition qui ont systématiquement adopté la politique de la chaise vide".
Au Togo, une coalition de 14 partis d'opposition organise depuis deux mois des manifestations, empreintes de violences, pour exiger le retour à la Constitution de 1992, qui limite le mandat présidentiel à deux et établit le scrutin à deux tours, et le vote de la diaspora.
En réponse, le gouvernement à introduit une révision des articles de la Constitution pour ramener la limitation des mandats présidentiels à deux et le scrutin à deux tours, qui a été adoptée par seulement les députés de la majorité présidentielle lors d'une séance boycottée par l'opposition parlementaire.
Depuis lors, le gouvernement a enclenché un processus pour soumettre le projet de loi à un référendum.
L'opposition togolaise rejette ce référendum et appelle au départ pur et simple du président togolais Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 et réélu en 2015 pour un mandat de cinq ans.