Dernière mise à jour à 08h45 le 10/11
Le porte-parole de la présidence burundaise a réagi jeudi à une autorisation donnée par la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale (CPI) au procureur de cette Cour à ouvrir une enquête sur des crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis au Burundi ou par des ressortissants burundais à l'extérieur de leur pays depuis le 26 avril 2015 et jusqu'au 26 octobre 2017.
"La CPI, corrompue, vient de se tirer encore une balle dans le pied. La tricherie saute aux yeux. Sans doute que le Burundi sortira vainqueur de cette bataille, c'est la dernière carte de l'Occident", a réagi Allain Willy Nyamitwe, porte-parole du président de la République, dans son tweet de jeudi.
Cette décision de la Chambre préliminaire intervient après que le retrait du Burundi du Statut de Rome instituant la CPI a été effectif le 27 octobre 2017.
La Chambre préliminaire dit avoir conclu que la Cour était compétente à l'égard des crimes commis pendant que le Burundi était un Etat partie au Statut de Rome alors même que le Burundi a été Etat partie le 1er décembre 2014 jusqu'à la fin de l'année suivant l'annonce de son retrait (26 octobre 2017).
"Ce retrait a pris effet le 27 octobre 2017. Par conséquent, la Cour demeure compétente à l'égard de tout crime relevant de sa juridiction s'il a été commis jusqu'au 26 octobre 2017 inclus et ce, malgré le retrait du Burundi", indique le communiqué de presse de ladite Chambre.
Le communiqué ajoute que la Cour peut exercer sa compétence même après que ce retrait a pris effet dès lors que l'enquête ou les poursuites portent sur les crimes qui auraient été commis à l'époque où le Burundi était un Etat partie au Statut de Rome.
Le Burundi est aussi "tenu de coopérer avec la Cour dans le cadre de cette enquête car celle-ci a été autorisée le 25 octobre 2017 avant la date à laquelle le retrait a pris effet (...). Le Burundi a accepté ces obligations lorsqu'il a ratifié le Statut de Rome".
La décision de la Chambre préliminaire de donner cette autorisation au procureur de la CPI a été prise par les trois juges qui la composent, à savoir Chang-ho Chung (Sud-Coréen et juge président), Antoine Kesia-Mbe Mbindua (RDC) et Raul C. Pangalangan (Philippines).